Fugues: un phénomène peu courant à Coaticook
Alors que de nombreuses fugues sont signalées un peu partout au Québec chaque année, le phénomène semble quasi inexistant à Coaticook.
C’est le constat que fait le travailleur de rue de la région, Jacques Boulerice. «Il n’y en a pas tant que ça, remarque celui que plusieurs surnomment le Moine de rue. Depuis que je suis en poste, des fugues, il y en a maximum cinq à dix par année. Par contre, ce ne sont pas des fugues en tant que tel ou des événements qu’on médiatiserait. Je parle ici plutôt de "longues marches", des jeunes qui s’en vont chez leurs amis plus vieux pendant quelques jours.»
Peut-on prévenir les fugues chez les adolescents? Difficile de le faire, croit M. Boulerice. «Il n’y a aucun signe avant-coureur. Une fugue pour un jeune, ça ne se planifie pas. Il le fait sur un coup de tête. Par exemple, il peut vivre une mauvaise journée lorsque sa blonde l’a laissé. Ses parents lui demandent ensuite de faire ses travaux et, là, ça tourne mal. Il s’en va. C’est assez difficile de prévenir ce genre de situations.»
Si le phénomène est plus souvent associé aux adolescents, les fugues peuvent aussi être faites par des adultes. «Contrairement aux plus jeunes, celles-ci sont plutôt planifiées, car, souvent, elles impliquent des enfants. Dans notre région, il y en a beaucoup plus qu’on ne pourrait le croire. Certains sont tannés de leur couple et décident de s’en aller sans donner de nouvelles. On peut aussi voir des gens battus dans ce genre de situation. Par contre, là, on entre dans le territoire de la violence conjugale.»