Francis Harvey, un pilier du vélo de montagne au Parc de la gorge de Coaticook

PLEIN AIR. Au cours des huit dernières années, Francis Harvey a veillé au développement du vélo de montagne au Parc de la gorge de Coaticook. Ce passionné raconte comment ce sport est passé d’activité pour une clientèle niche à un rendez-vous en plein air pour toute la famille.

Membre du conseil d’administration de l’organisme qui gère les activités du Parc de 2008 jusqu’à tout récemment, M. Harvey a longtemps voulu s’impliquer au sein de cet organisme. «Dans le temps, c’était un cercle assez fermé et il était difficile d’y faire son entrée, confie-t-il. Toutefois, [à la fin des années 2000], il y a eu beaucoup de démissions et des postes se sont ouverts. J’ai tout de suite posé ma candidature. Au départ, je voulais bonifier l’offre de vélo de montagne au Par et développer de nouveaux sentiers.»

Le «p’tit gars de la place», comme il aime le mentionner, a un sentiment d’appartenance envers la Gorge. «J’ai été élevé juste en haut du Parc, sur la rue Ste-Anne. Je connais cet endroit par cœur. Plus jeune, c’était mon terrain de jeu. J’avais un intérêt particulier à vouloir m’impliquer.»

L’avenir de l’activité

Au fil du temps, Francis Harvey a poursuivi le travail déjà entamé par Junior Sage et le regretté Jean-D’Avignon. Les dernières années ont vu l’ajout d’un nouveau sentier de 3,5 kilomètres pour les débutants, la Nico, un trajet nommé en l’honneur de son fils.

Afin de s’inscrire dans la tendance de la démocratisation de ce sport, le Parc de la gorge doit créer de nouveaux sentiers du genre, croit le principal intéressé. «Par le passé, les sentiers de vélo de montagne étaient un peu coincés entre les sentiers pédestres et ceux dédiés à l’équitation, précise M. Harvey. Comme on a décidé de laisser tomber le volet équestre, ça va nous permettre de développer de nouveaux sentiers pour les débutants. La tendance dans le vélo de montagne est dorénavant très familiale. Ça s’est démocratisé. On avait une clientèle très niche, de vrais passionnés. Maintenant, c’est plus ouvert. Il faut que le Parc se munisse de sentiers un peu plus accessibles pour continuer dans la tendance.»

Francis Harvey caresse aussi la création d’une piste «Four Cross». «C’est une installation qu’on aimerait permanente dans la prairie, au haut de la Gorge. Il s’agit d’une piste sur laquelle peuvent s’élancer quatre cyclistes à la fois et qui propose des bosses, des sauts et des virages appuyés. Ça viendrait attirer un autre type de clientèle.»

La popularité passe par l’offre des sentiers

Souvent, Francis Harvey s’est fait questionner à savoir pourquoi on vendait plus de vélos de montagne que de vélos de ville à Coaticook? «C’est simple, avance celui qui est également propriétaire de la boutique Le Foyer du sport. C’est parce qu’on a des sentiers. On a fini par créer de l’intérêt.»

Et qu’a-t-il à dire à ceux qui disent que ce sport est «dangereux»? «Les gens disent qu’on est fou de rouler à travers les arbres, rigole-t-il. Pourtant, on a le contrôle sur notre vitesse. Et, un arbre ne va jamais se tasser vers nous, contrairement à une voiture. Oui, des accidents, il y en a, mais c’est parce qu’il y a des gens qui sont plus téméraires et qui ne connaissent pas leurs limites. Rouler à vélo dans le bois, ce n’est pas plus dangereux que d’y marcher.»

Question de former la relève du vélo de montagne à Coaticook, des cours sont maintenant donnés en saison, tous les mercredis. Pour s’y inscrire, il faut se diriger vers le site de l’organisme sherbrookois Dalbix. «Ce sera notre troisième année et je crois que nos inscriptions exploseront si la tendance se maintient», explique M. Harvey.