Forte présence féminine à la SQ de Coaticook

Avec ses onze agentes en uniforme, la Sûreté du Québec de la MRC de Coaticook est l’un des seuls postes de la province où près de 50 % des effectifs sont des femmes. Pour en savoir davantage sur ces policières qui n’ont certainement pas froid aux yeux, Le Progrès de Coaticook est allé à leur rencontre.

Elles sont fortes, autant physiquement que psychologiquement, sûres d’elles et ont le service aux citoyens tatoué sur le cœur. Dans un milieu à prédominance masculine, ces femmes ont-elles encore quelque chose à prouver à leurs collègues? Définitivement, s’entendent-elles pour dire. «Avant, les femmes qui commençaient dans le domaine de la police, elles débutaient à zéro, signale Jalili Boucher. Il fallait gagner des points et prouver qu’on était capable d’assumer ce rôle.»

En général, les agentes estiment être bien intégrées aux équipes en place. «Des histoires d’horreur, ça n’existe plus, confirme Jacinthe Robert. Il y a encore des blagues qui sont lancées, mais rien de bien méchant.»

Avec quelques années de service de plus que ses collègues, France Dubé a connu la période où les femmes commençaient à faire leur place dans ce monde pratiquement exclusivement masculin. «J’ai débuté mon travail dans un milieu où il n’y avait que très peu de femmes. Il fallait savoir trouver sa place, sans être trop excessive.»

Rien à voir avec la routine

Le travail comme agente de la Sûreté du Québec n’a rien de routinier. Une journée, elles peuvent être assignées au travail de bureau, alors qu’une autre, elles seront à l’intérieur d’un véhicule de patrouille, assurant la sécurité des gens au centre-ville de Coaticook. Certaines d’entre elles ont même déjà été appelées au sommet du mont Hereford pour venir en aide à un groupe de sportifs.

«C’est assez diversifié, concède Jalili Boucher. On peut faire des opérations radar, participer à des enquêtes ou encore faire valoir notre volet communautaire dans des écoles. Il n’y a pas une journée qui se ressemble. À la limite, tu ne peux rien prévoir.»

Sur le terrain, il arrive parfois que les policières se frappent à des commentaires négligents. «En général, les gens qui n’aiment pas la police vont t’injurier, que tu sois une femme ou non.»

Être policière peut également avoir ses avantages. «Ça m’a déjà permis de désamorcer une situation, note Jacinthe Robert. Il fallait maîtriser un individu. Lorsqu’il a vu que c’était deux agentes qui l’abordaient, il est resté calme. Il nous l’a dit par la suite que si des policiers masculins l’avaient arrêté, ça aurait brassé. L’individu a peut-être été déstabilisé de voir arriver deux policières à ce moment-là. Mais, ce n’est pas toujours le cas.»

Les policières de demain

Les femmes occuperont-elles une place encore plus importante au sein des forces de l’ordre au cours des prochaines années? «Ça va avec l’intérêt que les jeunes filles ont face au métier. On croit que ça va demeurer stable. Une chose est sûre, toutefois, lorsqu’elles voudront entrer dans ce domaine, leurs prédécesseurs auront fait leurs traces. Elles n’ont plus aucune crainte à avoir», disent-elles de bon cœur. «Le conseil que je donnerais aux filles intéressées par la profession, c’est d’être en forme physiquement. Il faut aussi avoir une bonne confiance en soi, être capable de s’affirmer et de prendre de bonnes décisions rapidement. Il faut également avoir une bonne capacité d’adaptation aux changements», lance Jalili.