Formation consacrée à la production acéricole: le CRIFA de Coaticook forme les futurs producteurs de sirop d’érable 

ÉDUCATION. De l’étude des arbres en forêt jusqu’à la confection de petits bonbons sucrés, la production de sirop d’érable n’aura plus aucun secret pour les futurs acériculteurs inscrits à ce programme du Centre de formation professionnelle – CRIFA de Coaticook.

Offert par cet établissement d’enseignement depuis quelques années déjà, le programme attire en moyenne une quinzaine d’étudiants pour chaque cohorte. Dans une forêt de Compton où on y donne quelques ateliers, Alexis Jacques prépare les équipements qui seront utilisés pour la collecte printanière du sirop. « Ce que j’adore de mes études, c’est qu’on est pratiquement toujours à l’extérieur. On apprend tellement de choses dans ce domaine. Et ce qui est vraiment l’fun, c’est de voir tout le progrès accompli. Au départ, on n’avait rien, que des arbres. Et à la fin de l’année, on a recueilli notre sirop en plus de terminer avec une érablière », raconte le jeune homme qui souhaite reprendre l’entreprise familiale créée par son grand-père.

Car oui, les étudiants de cette formation ont en effet construit leur propre mini-érablière dans le cadre de leurs études. « Ils ont eu carte blanche pour ce projet, raconte l’enseignant Denis Sage. Ce sont eux qui ont fait leurs plans, qui ont décidé quels matériaux utiliser et quel design adopter. Ils ont même choisi leurs fenêtres, l’inclinaison de la pente du toit et la huche pour la vapeur. La seule contrainte qu’on leur a imposée, c’était la grandeur du bâtiment, qui devait faire huit pieds par 16 pieds. »

Cette nouvelle installation, capable de bouillir le produit d’une cinquantaine d’entailles, a été dévoilée au public lors des portes ouvertes du CRIFA, l’an dernier. L’expérience sera répétée ce printemps. 

« On voit vraiment tout ce qui touche à la production acéricole », rajoute M. Sage. Un module aborde d’ailleurs la forêt en long et en large. « Les arbres, c’est ce qui permet à notre entreprise d’avoir une valeur, alors il faut savoir s’en occuper, explique Jessy Rémillard, un étudiant de deuxième année du programme. Dans le cours, on apprend comment entretenir la forêt, identifier les maladies qui peuvent s’attaquer aux arbres. Il y aussi un module sur toutes les essences d’arbres. J’ai vraiment approfondi mes connaissances en cette matière grâce à cette formation », raconte Jessy.

UN PARTENAIRE TECHNOLOGIQUE

En plus des terres sur lesquelles les étudiants peuvent pratiquer leurs connaissances, la formation peut aussi compter sur une érablière-école, laquelle est située à Saint-Herménégilde. Il s’agit de l’Érablière du lac Wallace, qui possède plus de 40 000 entailles. « Tous ces équipements sont à la fine pointe de la technologie, précise Denis Sage. C’est réellement intéressant pour eux de pouvoir côtoyer ce genre d’entreprise. Ils ont une bouilleuse électrique, ont des appareils d’osmose intelligents contrôlables à distance, même chose pour les capteurs de fin de ligne où il est possible de connaître la température sur nos cellulaires. »

La formation fait aussi la lumière sur des thématiques un peu plus techniques et mécaniques, comme les travaux d’électricité et de plomberie. « On tente aussi de suivre les tendances de l’industrie et même de nos étudiants. Il y a quelques années, certains d’entre eux s’intéressaient aux coulées de bouleaux. Ça se fait, du sirop de bouleau. C’est tout juste après la saison des sucres. On peut en faire du blanc ou du jaune. On l’a expérimenté et ç’a vraiment passionné tout le monde dans la classe », note l’enseignant attitré au groupe. 

Ultimement, la plupart des finissants rejoindront l’entreprise familiale après leurs études. C’est le cas d’Isaac Bouchard. « C’est un bagage important que je viens apprendre ici et qui me servira plus tard. Même les gens plus expérimentés dans le domaine y découvriront des choses », croit-il. 

Pour d’autres, ce sera le début d’une nouvelle aventure. Prenons l’exemple de Stéphanie Sauvé, qui est maintenant copropriétaire de l’Érablière du village à Compton. Avant qu’elle n’y fasse ses études, elle ne connaissait pas beaucoup ce domaine. « Aujourd’hui, elle est bien placée dans le monde acéricole. C’est le genre d’histoire qu’on veut avoir », conclut Denis Sage.