Fermeture de 28 lits à l’hôpital de Coaticook: Paul-Émile Thibault dénonce la décision et quitte la Fondation

COATICOOK. L’association de longue date entre la Fondation du Centre de santé et de services sociaux de la MRC-de-Coaticook et le grand bénévole Paul-Émile Thibault n’est plus. Au cœur du litige: la fermeture prochaine de 28 lits au pavillon Albert-Samson de l’hôpital de Coaticook.

Cette nouvelle a été communiquée aux membres de l’organisme lors d’une réunion tenue à la mi-avril, mentionne M. Thibault. Celui qui offre de son temps à la Fondation depuis 38 ans a d’abord été surpris puis choqué par une décision annoncée par le CIUSSS de l’Estrie. « Ils nous ont dit qu’ils allaient fermer un département pour avoir du personnel et le former en vue de l’ouverture de la Maison des aînés. À mon avis, on déshabille Pierre pour habiller Jacques », image-t-il. 

« Pourtant, lors d’une assemblée publique avec les dirigeants du CIUSSS [tenue en mars dernier au Centre communautaire Élie-Carrier], on nous avait dit qu’on ne serait pas pénalisé, que tout s’arrangerait. Visiblement, ce n’est pas le cas », poursuit M. Thibault. 

Autre point difficile à avaler pour le bénévole: l’espace qui sera bientôt fermé comprend les chambres de soins palliatifs, lesquelles ont été aménagées grâce à des dons recueillis au fil du temps par la Fondation et la communauté. « Dans ce cas-ci, j’ai l’impression qu’on a amassé de l’argent pour absolument rien. Je sais qu’ils ont quand même l’intention de les déménager dans un autre secteur, mais ça manque quand même de tact. Ils ont aussi un devoir de mémoire, car il y a des plaques qui honorent des gens qui ont fait de grands dons. J’espère qu’elles ne seront pas perdues. »

AVENIR SOMBRE

Lorsqu’on lui demande comment il entrevoit l’avenir de l’hôpital de Coaticook, Paul-Émile Thibault prend quelques moments avant de répondre à la question. « On dirait qu’on recule au lieu d’avancer dans ce dossier. Et je dis ça avec tout le respect du monde, surtout avec le comité qui se penche sur la question et qui espère trouver des solutions. Pour moi, cependant, ça ne regarde pas très bien. »

L’attractivité pour le personnel en souffrira également, croit le principal intéressé. « Qui sera intéressé de travailler dans un hôpital où l’urgence est fermée la moitié du temps et où il y aura un département complet fermé prochainement? »

« Et pour ce qui est de la Maison des aînés, c’est difficile de savoir où ça s’en va. Ailleurs au Québec, ils ont de la difficulté à recruter du personnel. On le voit ici, c’est la même chose », décrit-il.

« Ma démission de la Fondation, c’est un peu pour dénoncer tout ça, résume-t-il. Depuis les débuts de l’organisme, j’étais là pour défendre nos soins de santé. Maintenant, c’est rendu trop lourd. Ce n’est plus ce que c’était. C’est pour cette raison que j’ai décidé de passer à autre chose. »