Ferme De La Comté de Compton: où l’on s’occupe de poulettes et où on fait pousser des noisettes

COMPTON. Difficile de trouver deux cultures aussi différentes que celles qu’on retrouve à la ferme de la Comté. En plus d’élever des milliers de petites poulettes dans ses installations de Compton, la copropriétaire Delphie Gendreau s’occupe d’une grande terre où elle souhaite faire pousser des noisettes. 

Les quelque 1000 noisetiers ont d’abord été plantés au printemps 2020, sur une terre du chemin de Cookshire. « Cette forme de culture m’a toujours passionnée et avant même de rencontrer Samuel [Lanctôt, son conjoint et autre copropriétaire de l’entreprise], j’avais en tête de me partir un tel verger, raconte l’agronome et agroéconomiste de formation. À l’époque, j’habitais dans la région de Saint-Hyacinthe. C’est un endroit où les terres agricoles sont très chères. Comme les noisettes sont une culture pérenne, la formule en location n’était pas nécessairement viable. Samuel a toujours été intéressé par les cultures en émergence et a montré un grand intérêt envers mon projet. C’est comme ça que le tout a commencé. »

Les épreuves ont été nombreuses depuis le début de l’aventure, il y a deux ans. Le premier été s’est soldé par une sécheresse. Des chenilles ainsi que des scarabées japonais ont également attaqué les plants. « C’est sûr qu’on fait tout ce qu’on peut pour amener nos arbres à maturité. Les noisetiers peuvent prendre jusqu’à quatre ans avant de donner leurs premiers fruits. De notre côté, on espère bien faire une première récolte dès l’an prochain. On se croise les doigts. »

La culture de noisettes en est une peu répandue en sol québécois. Il s’en fait davantage du côté de l’Ontario, où la majorité de la production prend le chemin de l’usine Ferrero Rocher. Contrairement à ses voisins de l’ouest, la ferme De La Comté compte produire une noisette de plus grosse taille et la servir telle quelle, grillée. « C’est super bon et ça comprend tout plein d’éléments nutritifs, mentionne Mme Gendreau. Bien évidemment, on pourrait aussi produire de l’huile ou encore des tartinades de type Nutella, mais il y a des producteurs qui le font déjà très bien. Je pense qu’il serait possible aussi de développer de beaux partenariats avec des producteurs locaux, comme ceux qui se spécialisent dans les produits de l’érable. »

PRODUCTION ANIMALE

Une année après la plantation des arbres, l’entrepreneure a également débuté la construction d’une éleveuse pouvant accueillir jusqu’à 25 000 poulettes d’œufs de consommation, située à quelques pas de la ferme Bec-O-Lanctôt, également propriété de Samuel Lanctôt. « Samuel et son père ont cru en mon projet. Ils étaient prêts à m’aider et n’étaient pas fermés à mes idées. »

À la ferme De La Comté, les poulettes arrivent alors qu’elles ne sont que des poussins âgés d’à peine une journée. « On les élève jusqu’à ce qu’elles atteignent 18 ou 19 semaines, où elles prendront le chemin du poulailler. »

Il est important de noter qu’il s’agit de poulettes d’œufs de consommation et non de poulets destinés à la production de viande. « Nos animaux ont une génétique complètement différente des poulets, qui sont pas mal plus gros. Les nôtres demeurent plutôt minces. Et lorsqu’on parle d’une production de poulets pour la viande, ça ne prend qu’entre 32 et 37 jours. » 

Présentement, l’établissement fournit en animaux la ferme Bec-O-Lanctôt et un autre partenaire.

On vise deux élevages par année.