Ferme Boulait de Coaticook: quand relève rime avec expansion

COATICOOK. Si les propriétaires de la ferme Boulait ont donné le feu vert à l’agrandissement de leurs installations, c’est en grande partie en raison de la relève qui se trouve en ses rangs.

Il y a quelques semaines à peine, Samuel Boulanger est devenu copropriétaire de l’entreprise familiale, tout comme son père, Patrick, l’avait fait en 1997. « On a une belle relève et on en est très fier, souligne le paternel. On ne se le cachera pas. Ce sont de gros montants qui ont été investis [on parle ici de 2,5 millions de dollars pour les travaux d’agrandissement]. Si Sam ne s’était pas montré intéressé et qu’on n’avait trouvé personne, on ne se serait probablement jamais embarqué dans un tel projet. »

Le projet en question se résume en la construction d’une toute nouvelle étable de plus de 18 000 pieds carrés pouvant accueillir jusqu’à 120 vaches, le réaménagement de la laiterie ainsi qu’une nouvelle station pour l’alimentation avec mélangeurs et convoyeurs. Bien évidemment, la technologie est au cœur de ces changements. « On a maintenant des équipements informatisés de traite et des robots qui grattent le fumier, qui poussent la moulée et qui font de l’ensilage. Disons que ça nous donne un bon coup de main et que ça nous permet d’avoir une meilleure qualité de vie. On passe toujours pratiquement toutes nos journées à l’étable, mais on finit un p’tit peu plus tôt. Ça nous permet aussi de gagner en efficacité et, l’été, par exemple, de faire d’autre ouvrage dans les champs », explique Guylaine Lemelin. 

Les changements ne sont pas que pour les propriétaires. L’adaptation était aussi au rendez-vous du côté animalier. « Avant, nos vaches étaient toutes attachées. Là, elles sont libres dans l’étable. Les plus vieilles ne comprenaient pas qu’il fallait qu’elles aillent à un certain endroit pour manger ou encore pour donner leur lait. Au début, il fallait les pousser pour qu’elles s’y rendent », rigole Samuel Boulanger.

« On fait tout ça pour le confort de nos animaux, poursuit celui qui reprendra les rênes de l’entreprise familiale. On leur a installé des matelas d’eau. Plus elles sont bien, plus elles seront en forme, plus elles vivront longtemps et plus elles produiront. »

DE LA GRANDE VISITE ET UNE CINQUIÈME GÉNÉRATION

La famille Boulanger a accueilli plusieurs centaines de visiteurs lors d’une activité « portes ouvertes » de leurs nouvelles installations, le 31 mars dernier. « On a voulu donner la chance aux autres producteurs de voir comment on avait arrangé tout ça. Plusieurs ont en tête de se bâtir, alors ça peut donner des idées. C’est ce qu’on a fait par le passé. On s’est inspiré de plusieurs de nos visites », explique Patrick Boulanger. 

Certains des invités ont pu apprendre qu’une « nouvelle relève » s’en venait bientôt chez les Boulanger. En effet, Samuel et sa conjointe, Daphney Chartier, attendent bientôt un enfant. « Ce sera la cinquième génération à la ferme », notent les futurs parents.

« Je suis vraiment chanceux, car j’ai une copine qui adore le milieu agricole. Même si elle travaille chez Postes Canada, elle est souvent ici pour faire les trains et s’occuper des animaux. J’ai baigné dans ce monde et mon enfant le sera également. C’est sûr que j’aimerais avoir une relève, moi aussi, mais je serai fier, peu importe ce qui arrivera. »