Église St. James: la vente pourra aller de l’avant

COMPTON. La Ville de Compton a approuvé le retrait des vitraux, de la cloche et des bancs de l’église St. James, laissant ainsi le champ libre à l’homme d’affaires et conseiller municipal, René Jubinville, de se porter acquéreur du bâtiment.

La décision des élus a été rendue publique lors de la séance du conseil municipal d’hier soir (11 août). Rappelons que la transaction entre M. Jubinville et la communauté anglicane n’était que pour le bâtiment ainsi que son terrain, ce qui excluait les éléments dits patrimoniaux.

Le maire de Compton, Bernard Vanasse, avoue avoir été placé devant un fait accompli lorsqu’il a appris la transaction. «On s’est penché sur la question, insiste-t-il. Toutefois, au point de vue légal, on ne pouvait pas s’objecter à l’émission du permis ni à la transaction. On n’avait aucun argument pour refuser la demande.»

Le principal intéressé dans cette histoire se dit satisfait du déroulement. «En tant qu’homme d’affaires, j’ai saisi l’opportunité qu’on m’a offerte, explique René Jubinville. Il faut faire quelque chose avec cet endroit. Ça fait trois ans qu’il ne se passe rien. Imaginez si l’église était victime de vandales, si un voyou lançait des roches sur les vitraux. Ce serait non réparable. Si on arrive à ce point-là, les gens diraient qu’on aurait dû faire quelque chose.»

Déception chez les défenseurs du patrimoine

Tout près d’une trentaine de citoyens ont pris part à cette assemblée du conseil pour le moins mouvementée. La plupart affichait une certaine déception face à la décision prise par les élus. «Je pense que c’est prématuré, lance d’entrée de jeu l’une des membres du comité de sauvegarde de l’église St. James, Michèle Lavoie. Ils n’avaient pas tous les éléments en main pour prendre une décision. Pour ma part, je trouve très cavalier ce qui est en train de se passer. Si, au moins, il y avait eu acquisition du terrain par la Municipalité pour que ça devienne un endroit public. Avec le retrait des vitraux et de la cloche, on défigurera le bâtiment. Ça ne deviendra qu’un squelette.»

Certains membres du public ont souligné que Compton devrait se munir d’un plan d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA) pour mieux «protéger» les éléments du patrimoine de la municipalité. «C’est sûr que c’est à venir, confirme le premier magistrat. On ne pouvait toutefois pas en adopter un en première partie de mandat. Il fallait se pencher sur bien d’autres problèmes et apprendre le fonctionnement de l’appareil municipal. Il va falloir regarder cette possibilité, surtout avec la pression des citoyens.»

Quelles sont donc les prochaines étapes pour le comité de sauvegarde? «On va continuer de se mobiliser autour du dossier», promet Mme Lavoie.

Pour sa part, René Jubinville n’a pas encore arrêté son choix sur le projet qu’il compte implanter. Chose certaine, il collaborera avec la communauté anglicane pour le mémorial qu’on veut faire avec les vitraux à l’Université Bishop ainsi qu’au King’s Hall. L’homme d’affaires et conseiller municipal s’engage également à intégrer un lieu public et communautaire au sein de son projet pour répondre aux demandes des citoyens.