Édition bilingue de L’Écho de Compton: une initiative pour saluer les travailleurs agricoles étrangers
COMPTON. Le dernier numéro de L’Écho de Compton souhaite la bienvenue aux travailleurs étrangers de la région de façon bien particulière. En effet, les artisans de ce média ont traduit l’entièreté de leurs textes en espagnol, donnant ainsi naissance à la toute première édition bilingue, tant en ligne que sur papier.
La rédactrice en chef Danielle Goyette mentionne que ça faisait un p’tit bout de temps que L’Écho voulait faire souligner l’apport des travailleurs étrangers. «On va au marché ou bien à l’épicerie et on les rencontre partout. Ils ont le goût de se lier à nous. Ils nous disent bonne journée du mieux qu’ils le peuvent et on leur répond holà», raconte-t-elle.
«C’est ma sœur, Diane, qui a lancé l’idée de faire une édition bilingue de notre journal, poursuit-elle. On voulait parler dire à notre communauté qu’il a des gens chez nous qui viennent travailler pour faire un boulot pas toujours facile. Ils travaillent très fort et ils sont heureux d’être là. La moindre des choses pour nous qui buvons le lait qu’ils traient, qui mangeons les fruits et légumes qu’ils récoltent, c’est de bien les accueillir et de leur dire qu’on est fier.»
Parmi les textes proposés, on recense des entrevues avec des travailleurs agricoles guatémaltèques, un récit du diacre Gérard Leblanc sur l’importance de s’ouvrir aux autres ainsi qu’un billet de Maude Zulauff, elle-même d’origine suisse, sur l’intégration à un nouveau milieu. «On y trouve aussi un petit lexique de base, qu’on demande aux gens de découper et de traîner avec eux. Ils pourront apprendre à dire bonjour ou bien comment ça va. De cette façon, si vous rencontrez les travailleurs étrangers, vous pourrez tenir une petite conversation avec eux», explique Mme Goyette.
Cette édition de L’Écho est aussi née d’une collaboration avec Jim Arévalo et Jacqueline Belleau, de l’organisme Actions interculturelles. «Ils nous ont aidés avec la traduction. Au fil du temps, cette collaboration s’est transformée en complicité. Ils sont devenus de véritables amis. Sans eux, ce numéro n’aurait pas été possible.»
«Ma sœur a également servi d’interprète lors des entrevues. Cela n’a pas été facile, car ces gens sont souvent timides. Je crois qu’il est important de connaître leur histoire. Ils laissent leur grande famille pour plusieurs mois afin de venir nous porter un coup de main. On voulait en apprendre davantage sur eux et les humaniser. C’est pourquoi on leur a demandé s’il était possible d’avoir des photos d’eux avec leur famille. C’est un grand sacrifice qu’ils font.»
Ce numéro spécial de L’Écho est disponible en ligne (compton.ca) et est distribué aux adresses de la petite municipalité. Grâce à une contribution financière, 150 copies supplémentaires ont été imprimées et seront offertes dans certains points d’intérêts de la communauté.