Dylan décroche un stage à l’animalerie Chez Chanel

INTÉGRATION. Malgré toutes les difficultés reliées à son trouble du spectre de l’autisme, Dylan Smith a vécu une année scolaire remplie de réussites. Ses enseignantes à l’école Gendreau ont voulu le récompenser en lui offrant un stage à l’animalerie Chez Chanel.

Tout juste avant la fin des classes, le jeune garçon de 11 ans s’est greffé à l’équipe du commerce de la rue Saint-Jacques Sud, à Coaticook. Durant son séjour d’une journée, il a pris soin des animaux, en plus de les nourrir. Il s’est même offert pour aider à toiletter quelques-uns d’entre eux.

Le choix de l’animalerie n’est pas le fruit du hasard. «J’aime beaucoup les animaux, confirme Dylan, qui est lui-même propriétaire d’un bichon maltais du nom de Molly. Ils m’apportent du réconfort.»

Éducatrice spécialisée à l’école Gendreau, Karine Lemieux souligne que ce stage lui a été offert pour démontrer qu’on avait confiance en lui. «C’est aussi une façon de lui dire que ça vaut la peine de s’investir dans la réussite, ajoute-t-elle. Son but, cette année, c’était d’apprendre à être respectueux, ce qu’il a bien fait. Quand il est venu à l’animalerie, il se sentait privilégié. Il savait également que c’était une sorte de récompense pour tous les efforts qu’il a faits au cours des derniers mois.»

La copropriétaire de l’animalerie Chez Chanel, Caroline Côté, n’a pas hésité une seconde avant d’ouvrir les portes de son commerce à Dylan. «Je trouve ça important d’aider les gens de notre communauté, mentionne-t-elle. Ça m’a beaucoup touchée de le voir interagir avec les animaux. Tout s’est bien déroulé et ç’a été une super belle expérience autant pour lui que pour nous.»

Un diagnostic récent

Le trouble du spectre de l’autisme (TSA), communément appelé «Asperger», n’a été décelé que récemment chez Dylan. «Son parcours au primaire n’a pas nécessairement été facile, car le diagnostic est tombé en mars dernier, fait savoir Karine Lemieux. Au début, on croit que ce sont des enfants solitaires, parfois différents. Mais quand on pousse un peu plus le diagnostic, c’est là qu’on décèle le TSA et on a enfin réponses à nos questions.»

Malgré tout, Dylan a été intégré au groupe régulier de 5e année. Son enseignante, Karine Masson, a travaillé en collaboration avec Mme Lemieux. «Une telle intégration demande beaucoup de flexibilité, car Dylan a souvent de la difficulté à se concentrer et à travailler lorsqu’il y a du bruit. En classe, on lui permet de se retirer et d’aller à la bibliothèque ou au local informatique.»

Autres difficultés liées au trouble du spectre de l’autisme: perception difficile des situations sociales, difficultés de communications et troubles de socialisation. «Dylan est différent, certes, mais unique, rappelle son éducatrice spécialisée. Le but de l’intégration à la classe était de sensibiliser son entourage à l’ensemble de ses difficultés afin de faire évoluer l’acceptation de ses différences. Car, tout ce qui est évident pour nous ne l’est pas nécessairement pour lui. Sur ce point, je pense que nous avons progressé cette année.»

Karine Lemieux espère être attitrée à Dylan une fois de plus l’an prochain. «Il bénéficiera d’heures de techniciennes spécialisées encore à la rentrée, mais ça ne veut pas dire que ce sera moi. Le fait d’accompagner Dylan serait l’idéal, mais ce n’est pas toujours ce qui se produit.»