Direction Wemotaci pour Patrick Lajeunesse, qui y animera des ateliers de jardinage et d’arts

COATICOOK. Dans quelques jours, Patrick Lajeunesse prendra la route pour se rendre à Wemotaci, une communauté atikamekw, afin d’y animer des ateliers artistiques, mais aussi participer à la création d’un jardin collectif. Coup d’œil sur ce passionné de tous les genres de culture.

Le projet, piloté par le Centre d’innovation sociale en agriculture (CISA) du Cégep de Victoriaville, a rapidement intéressé le Dixvillois. Ce dernier a, par le passé, déjà travaillé auprès d’une initiative de médiation culturelle à Manawan, située elle aussi en Mauricie. « J’ai vu l’offre pour le projet de Wemotaci et ça m’a tout de suite parlé. Je vivrai trois mois dans cette communauté pour y transmettre des savoirs pour lesquels je me passionne. Je ne pouvais tout simplement pas passer à côté de cette expérience. C’était juste trop parfait. »

Chargée de projet au CISA, Émilie Parent accueille M. Lajeunesse dans son équipe avec beaucoup d’enthousiasme. À un certain égard, il représente une pièce de ce grand puzzle qu’est le projet, image-t-elle. « Le but est de favoriser l’émergence de l’agroalimentaire au sein des jeunes. On a recensé certaines problématiques au niveau de la sécurité alimentaire et on souhaite aider cette communauté entre autres par la création d’un jardin collectif et l’enseignement de saines habitudes de vie. »

Car, oui, ce genre de savoir s’est perdu avec le temps. « On pense que le fait de savoir jardiner fait partie de leur quotidien. Mais, en réalité, ces connaissances ont arrêté d’être transmises alors que certaines communautés ont adopté un style de vie plus sédentaire que nomade », explique Mme Parent. 

L’initiative subventionnée par le Secrétariat à la jeunesse du Québec comporte également un volet artistique, où des ateliers de poterie, de sérigraphie et de peinture sont au menu. Ceux-ci seront offerts en collaboration avec la Ruche d’art du coin, un établissement faisant la promotion de toutes les formes d’arts « Je vais même amener mon petit kit d’enregistrement. J’aurai mon micro, mon ordinateur et une mini-console. Si les jeunes souhaitent découvrir comment on s’y prend, tout ça sera dans mes bagages. On va voir si ça peut s’inscrire dans le programme. »

UN MODE DE VIE QUI LUI CONVIENT

Du 1er juin au 1er octobre prochain, Patrick Lajeunesse déposera donc ses valises à Wetomaci, à exactement 116 kilomètres au nord de La Tuque. « On nous fournit même un radio CB pour le trajet, car il n’y a aucun réseau qui rentre, précise-t-il. Si t’as une crevaison, t’es pas mal seul au monde sur cette route forestière. »

Pour plusieurs, le dépaysement serait trop fort. Mais pas pour le Dixvillois toujours en quête de nouvelles missions. « J’ai voyagé pas mal dans ma vie, que ce soit en Afrique, en France ou en Scandinavie. J’ai l’habitude des voyages. Et quand je le fais, je ne le fais pas en touriste. Je m’imprègne de la vie et je veux découvrir de nouvelles cultures. Pouvoir passer un grand laps de temps dans ces communautés m’enchante au plus haut point. »   

« Maintenant que mes enfants sont plus grands, je peux revenir à un mode de vie plus nomade. Je pourrai davantage voyager. »

ENCORE PLUS AU NORD

Lorsque son périple à Wetomaci sera terminé à la fin de l’été, Patrick Lajeunesse reviendra du côté de Coaticook pour y piloter le projet de balado « Dans ma capuche », en collaboration avec les jeunes du secondaire de La Frontalière, du Collège Rivier et de la Bibliothèque Françoise-Maurice. « Je ne les lâcherai pas pour tout l’or du monde. On pense même à bonifier ce beau projet », lance-t-il.

Il s’impliquera également dans des initiatives de bien-être et de santé masculine. 

Le Centre d’innovation sociale en agriculture du Cégep de Victoriaville planche également sur un projet dans le Grand-Nord québécois. « C’est un rêve pour moi de pouvoir y aller. J’espère pouvoir me rendre au Nunavik. J’ai même pris des cours d’Innu par le passé. »