Direction Speedweek en Utah pour l’équipe de la G Force 2
COATICOOK. Pour la première fois de son histoire, un véhicule à chenilles a reçu son laissez-passer au prestigieux Speedweek, à Bonneville, en Utah, du 7 au 13 août prochain. Parmi les membres de l’équipe de la G Force 2, on retrouve le Coaticookois Gilles Gagné, pour qui les records de vitesse n’ont plus de secret.
Avec le premier prototype du bolide, la G Force One, M. Gagné se souvient avoir essuyé de nombreux refus afin d’obtenir une participation aux courses de vitesse à Bonneville. «Le problème avec notre véhicule, c’est qui était sur des chenilles et ce n’était tout simplement pas accepté. À l’époque, il a fallu payer notre droit d’entrée de 10 000 $ pour participer à un événement semi-privé. On a fait nos preuves là-bas [la G Force One a établi une marque mondiale de 327 km/h] et, aujourd’hui, on nous accepte par la grande porte pour la première fois.»
«Pour nous, cette compétition, c’est nos Olympiques et la Coupe Stanley réunis», rajoute M. Gagné.
Ce dernier a donc été convaincu par le pilote Sylvain Ouellet de participer une fois de plus à l’aventure. Le pari était fort risqué, aux dires des participants. «Ç’a été comme de grimper l’Everest, image le sympathique passionné. Au cours des dernières années, on a fait face à de nombreux obstacles. Mon épouse est décédée. On s’est aussi fait arnaquer par une compagnie de commandites, sans oublier, bien sûr, la COVID. Disons que c’était pratiquement la tempête parfaite, mais on n’a pas baissé les bras. Il y a eu beaucoup de résilience de la part de toute l’équipe. Finalement, on ne peut qu’être fier d’avoir été accepté par l’événement, une bonne fois pour toutes.»
Les différences entre la G Force One et la G Force 2 sont nombreuses. Alors que le premier bolide ressemblait davantage à une moto conventionnelle, son successeur se compare davantage à un véhicule aux allures extraterrestres. «D’abord, les dimensions ont été réduites au minimum, de sorte que le véhicule ne fait que la largeur des épaules du pilote. Il n’y a pas de roues extérieures. Tout ça fait en sorte qu’on optimise l’aérodynamisme», explique Gilles Gagné.
Pour créer la G Force 2 de toutes pièces, son équipe a créé des partenariats avec l’Université de Sherbrooke et le centre de recherches de l’entreprise CAMSO. Cela a permis de créer de nouvelles technologies, dont la suralimentation du moteur entièrement électrique et une nouvelle chenille. L’objectif d’ici les cinq prochaines années: atteindre la vitesse de 400 km/h. «Pour cette année, notre record sera simplement de passer l’inspection et de monter en piste. Nous ne sommes pas en compétition contre personne, car notre catégorie n’existe même pas. C’est contre nous-mêmes que nous nous battons.»