Développements domiciliaires: « On pourrait s’y prendre différemment la prochaine fois »

COATICOOK. Offrir le développement d’un quartier résidentiel à un promoteur dans un processus « plus ou moins transparent », comme Coaticook l’a fait pour le quartier des Érables avec le Groupe Custeau, n’était peut-être pas la meilleure option, aux dires de l’ex-maire de Barnston et ancien conseiller municipal coaticookois, Henri Gérin.

« Dans mon entourage, j’ai senti un malaise important qu’un projet d’une telle envergure ait été donné à un contracteur sans qu’on n’ait annoncé des démarches publiques auparavant. Ç’a été surprenant pour beaucoup de gens », a fait savoir l’ancien élu, venu faire valoir son point devant le conseil municipal, lors de l’assemblée du 13 février dernier.

De son propre aveu, il a décidé de se rendre à la réunion après la lecture d’un article paru dans Le Progrès de Coaticook. Dans celui-ci, le conseiller Denis Hébert invitait les citoyens à s’intéresser davantage à la politique municipale. « C’est ce que j’ai fait », lance-t-il candidement.  

« Imaginez si Sherbrooke avait décidé de faire un tel projet et de créer 5000 nouvelles portes et que, tout à coup, les gens l’apprenaient et qu’il n’y avait pas eu de discussions sur le projet, sans appel d’offres. Ç’aurait été difficile à avaler. C’est un peu la même chose ici. J’ai fait le tour des gens et il y en avait des intéressés au projet. Malheureusement, tout ça s’est fait en circuit fermé, sans possibilité d’intervenir. On a appris la nouvelle dans le journal. »

À sa défense, le maire de Coaticook, Simon Madore, a indiqué que la Municipalité avait interpellé plusieurs contracteurs de la région. « On a appelé les Grondin et Lessard Lajeunesse de ce monde et il y avait peu d’intérêt. L’un d’eux se relevait d’ailleurs tout juste du développement des Prés et n’était pas prêt à rembarquer dans une telle aventure. C’est pourquoi on s’est tourné vers le Groupe Custeau. Je suis allé les voir personnellement pour faire un projet avec de la densification [vu le peu de territoire qu’il nous reste sur lequel créer de nouvelles habitations]. Ils ont amené une signature différente de celle qu’on voit à Coaticook et on l’a approuvée », explique-t-il.

Le premier magistrat souligne également qu’il y a eu une période d’un mois pour que les contracteurs de la région se manifestent pour la construction des futures résidences dans ce secteur. « On est bien content du résultat. Tous les terrains ont été vendus et 60 % des projets seront réalisés par des entrepreneurs de notre belle région. Si vous voulez mon avis, l’ordre des choses a été respecté dans ce dossier. »

OÙ CONSTRUIRE MAINTENANT?

Le point amené par Henri Gérin ne tombe cependant pas dans l’oreille d’un sourd. « Je l’avoue bien humblement, on pourrait faire les choses d’une autre façon », mentionne Simon Madore.

La question est cependant où ces futurs développements verront le jour?

D’abord, il faudra que ceux des Érables et McAuley soient complétés, ce qui pourrait prendre quelques années. 

Les sites ciblés sont d’abord ceux derrière le bassin de rétention, sur les terres Lafaille. Ce secteur a été gardé pour des projets industriels.

Quant à du résidentiel, le développement Couillard pourrait être agrandi. « Les terrains qui nous appartiennent dans ce secteur sont cependant zonés verts. Ça veut dire que nous aurons besoin de l’accord de la CPTAQ [Commission de protection du territoire agricole du Québec] pour procéder. Et ça, ce n’est pas gagné d’avance. »