Des fruits et des légumes rares pousseront à Compton
COMPTON. Ils ont pris le flambeau du Bocage l’été dernier. Les nouveaux copropriétaires de Lapinambourg, Sabrina Rhéaume et Antoine Marçal, laissent tomber le volet restauration et font le pari de la culture de légumes et de fruits rares en région nordique, à Compton. Bien que fondée en 2015 au Centre-du-Québec, l’entreprise agricole a plutôt pris son envol en juillet 2017 alors que ses copropriétaires ont choisi Compton afin de poursuivre leurs activités. Après s’être spécialisés dans les tubercules ancestraux, comme le topinambour, et l’élevage de lapins pour leur laine, l’idée de se lancer dans un verger maraîcher leur apparaît plus intéressante. «On a définitivement fait un pari très risqué et disons qu’on est en train de le relever haut la main, clame Sabrian Rhéaume. Le fait de faire pousser des fruits et des légumes rares nous a aidés, car on propose quelque chose de différent à nos fournisseurs. Si on avait plutôt opté pour les traditionnelles patates ou carottes, peut-être que ç’aurait été un peu plus difficile, car tout le monde a déjà ses clients.» Au final, on souhaite faire pousser des pawpaws, des kiwis, des kakis, des crosnes du Japon et même des noisettes, dans un avenir rapproché. «Ce sont des cultures dont les gens ne sont pas beaucoup habitués d’entendre parler, d’où l’intérêt de cibler les restaurants, insiste Mme Rhéaume. Les chefs recherchent ce genre de produits et veulent apporter des trucs uniques à leur clientèle. Ce sont eux qui font ensuite connaître ces produits au grand public. Donc, pour nous, il s’agit d’un double avantage. On est toujours accueilli à bras ouverts dans beaucoup de cuisines et les chefs adorent travailler avec des produits locaux. Ils sont réellement fidèles à leur région.» La permaculture adoptée Qui dit nouvelle culture dit aussi nouvelle façon de cultiver ses terres. Les copropriétaires du Lapinambourg utilisent présentement la permaculture pour faire pousser ses petits trésors comestibles. La permaculture est une philosophie, à la base, qui adhère à un volet social pour aider les gens. «C’est aussi une façon de cultiver de façon permanente en maximisant l’espace qu’on a, tant horizontal, vertical, qu’aérien, mentionne Sabrina Rhéaume. Par exemple, on peut avoir un arbre fruitier et, au sol, y faire pousser différents types de légumes, selon les zones d’ombrage de notre arbre. Ça vient aussi diminuer l’évaporation des eaux, leur retenue, ainsi qu’attirer les insectes pollinisateurs et contrôler les ravageurs.» Bientôt un restaurant? Difficile de ne pas poser la question aux nouveaux propriétaires de la maison abritant le Bocage, l’une des tables les plus populaires de la région. Souhaitent-ils ajouter un volet restauration dans un avenir rapproché? La réponse est claire, c’est non, mais l’idée leur titille quand même l’esprit. «Il n’est pas impossible qu’on fasse appel à François [Dubois, l’ex-chef propriétaire de l’endroit] un jour», rêvasse Mme Rhéaume. Entre temps, les gens pourront visiter la boutique dès la mi-juillet, en plus pouvoir participer à des visites gustatives aux jardins.