Des chiens contractent la maladie de Lyme en Estrie
ALERTE. La maladie de Lyme progresse de façon inquiétante en Estrie. Chez les chiens, qui développent la maladie comme l’être humain, des cas ont été signalés cet été dans des cliniques vétérinaires situées en milieu urbain.
Par Ghislain Allard
La maladie de Lyme est transmise par une tique. Contrairement à la croyance populaire, il n’est pas nécessaire de se promener en forêt pour que le parasite s’accroche à la peau du chien. D’ailleurs, à la fin du mois d’octobre, une tique s’est déposée sur le front d’un épagneul français. Avant de sauter sur son hôte, elle se cachait fort probablement dans la haie de cèdres d’une résidence en plein centre-ville de Sherbrooke. La tique était porteuse de la maladie. On ne sait pas encore si le chien a contracté la maladie qui peut être mortelle si elle n’est pas traitée.
Les cliniques vétérinaires ont fait analyser cet été des dizaines de tiques qui s’étaient trouvées un compagnon canin pour se gorger de sang. Plusieurs ont été testées positives. Des chiens ont dû subir un traitement antibiotique pour se départir de la maladie de Lyme.
Thomas de Vette, œuvrant à la Clinique vétérinaire centrale de Sherbrooke et à la Clinique de santé animale de l’Estrie, confirme la progression de la maladie. «Il y a 25 ans, lorsque j’étais à l’école vétérinaire, on nous parlait de la maladie de Lyme, mais elle n’était pas vraiment diagnostiquée sur le terrain. Maintenant, les tiques sont de plus en plus présentes. Au cours des dernières années, il y a une augmentation importante du nombre de chiens qui se retrouvent avec des tiques», affirme le vétérinaire.
Urgence
Lorsque le parasite s’installe sur le chien, il y a urgence. Un temps de contact prolongé entre la tique et la peau est nécessaire à la transmission. Le risque de contracter la maladie est faible si une tique infectée reste accrochée moins de 24 heures, mais il augmente de manière importante après 48 heures. La tique doit donc être retirée rapidement à l’aide d’un petit crochet.
Comme premier symptôme, le chien deviendra fiévreux. «Mais, très souvent, c’est lorsque le chien démontre des épisodes de boiterie, avec des problèmes articulaires, que les gens en viennent à constater que leur compagnon canin a développé la maladie de Lyme», explique Dr de Vette.
Dans le doute, le vétérinaire doit procéder à un dépistage sanguin pour connaître le taux d’anticorps. «Si le chien a contracté la maladie, il devra se soumettre à un traitement antibiotique durant un mois. Dans quelques cas, le chien doit être hospitalisé pour un traitement de support. Six mois plus tard, il faudra vérifier si le taux d’anticorps est revenu à un niveau normal», précise le vétérinaire.
La tique s’intéresse aussi aux chats, mais les félins ne développent pas la maladie de Lyme.
«C’est une maladie qui suscite beaucoup d’inquiétude pour les chiens, mais aussi, pour les êtres humains. Il y a même des travailleurs forestiers qui viennent à la clinique pour nous demander conseil voulant se protéger contre les tiques», soutient Dr de Vette.
D’ailleurs, au cours de la dernière saison estivale, quelques cas (moins de cinq) ont été déclarés à la Santé publique en Estrie.