Budget du Québec: des mesures insuffisantes en matière de main-d’œuvre, déplore la Chambre de commerce de Coaticook

ÉCONOMIE. Bien qu’elle salue certaines mesures du budget du gouvernement du Québec, la Chambre de commerce et d’industrie de la région de Coaticook (CCIRC) reconnaît qu’il y aurait lieu d’aller plus loin pour répondre aux besoins des entreprises, notamment pour répondre aux enjeux de main-d’œuvre.

Dans une sortie conjointe avec la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), l’organisme croit que les 500 $ offerts aux contribuables gagnant moins de 100 000 $ par année représentent une mesure concrète pour aider les consommateurs à continuer d’encourager les commerces. «Néanmoins, des mesures supplémentaires auraient été nécessaires à notre avis pour répondre à la rareté de main-d’œuvre, en allant encore plus loin dans les incitatifs à la formation continue, ainsi que pour la rétention des travailleurs expérimentés, afin que les résultats soient tangibles le plus rapidement sur le terrain», a mentionné le président-directeur général de la FCCQ, Charles Milliard.

DES ACTIONS PLUS MUSCLÉES
La FCCQ et la CCIRC partagent les objectifs exprimés en faveur de la modernisation des institutions et des programmes d’enseignement, pour refléter davantage les réalités du marché du travail, en particulier chez les jeunes. Elles sont d’avis toutefois que la mise en place d’un Régime volontaire d’épargne pour la formation continue (RVEFC) pour inciter les travailleurs à moderniser leurs acquis aurait permis davantage de rencontrer cet objectif gouvernemental.
Pour répondre aux besoins du marché du travail, il est nécessaire de créer de nouveaux incitatifs à la formation continue, comme la mise en place d’un Régime volontaire d’épargne pour la formation continue (RVEFC). Les travailleurs pourraient alors bénéficier de formation pour suivre l’évolution de leur secteur, tout en étant accompagnés par leur employeur. Les besoins en matière de littératie, numératie et littératie numérique sont plus que nécessaires pour tout adulte sur le marché du travail et le système d’éducation secondaire.
« Il aurait été judicieux d’avoir davantage de mesures pour inciter les travailleurs expérimentés à demeurer sur le marché du travail. Nous proposions également dans notre mémoire prébudgétaire, une mobilisation de tous les acteurs socioéconomiques par la création d’un véritable Chantier des compétences, pour revoir nos façons de faire en matière de formation continue, identifier les besoins des entreprises et la création de passerelles visant à accélérer le retour en emploi des chômeurs, tout en faisant la promotion de la formation tout au long de la vie. Là-dessus, nous demeurons sur notre appétit », a soutenu Charles Milliard.
INTÉGRATION DE NOUVEAUX ARRIVANTS
La Fédération des chambres de commerce du Québec et la CCIRC saluent l’injection de 290 M$ pour renforcer l’intégration en emploi des personnes immigrantes, en particulier dans nos régions, et réduire les délais de traitement des dossiers. Elles rappellent que les besoins en francisation sont importants, et qu’une intégration réussie dans les différents milieux locaux, passe notamment par la maîtrise du français, ainsi que l’adéquation entre les attentes des nouveaux arrivants et les besoins des employeurs. Elles mentionnent également qu’il faudra que les programmes d’intégration en région couvrent non seulement les étudiants étrangers collégiaux et universitaires, comme il est uniquement mentionné dans le Plan budgétaire, mais aussi l’ensemble du bassin de travailleurs potentiels en provenance de l’extérieur du Québec. En ce sens, la FCCQ et la CCIRC travaillent quotidiennement à répondre aux différents besoins régionaux, via leur programme d’intégration des nouveaux arrivants.
« Notre initiative « Un emploi en sol québécois » vise justem
ent à amener des nouveaux arrivants à avoir envie de contribuer au développement de différents milieux locaux, tout en répondant aux besoins en main-d’oeuvre, dans les différentes régions, et à contribuer à une bonne intégration. À la lumière des 80 M$ pour les quatre prochaines années, il serait important d’être inclus dans toutes les démarches visant nos objectifs similaires, et d’assurer la pérennité de notre programme à long terme afin de contribuer à l’intégration des immigrants dans les différentes régions du Québec », a rappelé Charles Milliard.
DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL
Pour les régions du Québec, la FCCQ et la CCIRC constatent la présence de certaines mesures budgétaires pour poursuivre l’essor du secteur bioalimentaire dans les trois prochaines années, ainsi que pour l’accompagnement du secteur touristique dans la relance à court terme. Bien qu’il y ait une aide prévue pour faire briller le secteur culturel, ainsi que les festivals, les besoins pour préserver les actifs touristiques stratégiques dans les différentes régions, et combler les lourdes pertes des deux dernières années pour les entreprises vivant du tourisme d’affaires, sont réels. Parmi les grands absents, la FCCQ la CCIRC constatent que les mesures pour accroître l’offre de logements locatifs à travers le Québec, seront nettement insuffisantes. D’ailleurs, la FCCQ et la CCIRC seront à l’affut des prochaines annonces sur la Politique québécoise d’aménagement du territoire.
« La crise du logement que nous vivons en région n’affecte désormais plus uniquement les ménages à faible revenu. La rareté des logements locatifs cumulée à la hausse des loyers rend nos régions encore moins attractives alors que nos besoins en main-d’oeuvre sont criants. Nous attendons ainsi des actions plus concrètes de la part du gouvernement » affirme le directeur général de la CCIRC, M. Gabriel Ethier Poisson.
Le PQI 2022-2032 se situe désormais à 142,5 G$, en hausse de 7,5 G$ par rapport au dernier Plan québécois des infrastructures. Le budget 2022-2023 annonce une somme additionnelle d’environ 1 G$ pour le Plan pour une économie verte 2030, entre autres pour le programme Roulez vert et la réhabilitation des terrains contaminés, ainsi que stimuler la transition énergétique, entre autres en déployant la première stratégie sur l’hydrogène vert et les biénergies.