C’est aussi la saison des poires

FRUITS. Quand on pense à la poire, on pense souvent à l’exotisme ou bien encore à la Chine, le premier producteur de ce fruit au goût doux et sucré. Sachez cependant qu’il est possible de la cueillir dans un verger de Compton.

Même si ça fait 30 ans que les poiriers côtoient les pommiers du verger Ferland, les clients demeurent toujours surpris de voir qu’il est possible de s’en procurer. «Ce n’est pas ancré encore dans nos traditions. Les gens ne le savent pas ou ne le croient tout simplement pas», rigole le propriétaire de l’endroit, Martin Ferland.

La famille Ferland a commencé à commercialiser ce fruit au début des années 1980. Le tout a débuté à l’hiver 1981, lors du gel généralisé des pommiers au Québec. «Cette année-là, il avait fait environ 15 degrés pendant quelques jours en février. C’était assez pour que la sève commence à couler et pour que les arbres se mettent à bourgeonner. Puis, tout de suite après, ç’avait gelé. Tous les pommiers au Québec sont morts. Nous, ici, on avait aussi quelques poiriers. Tant qu’à avoir des arbres morts, on a décidé de replanter des pommiers, mais aussi des poiriers.»

Aujourd’hui, on peut compter plus de 2500 poiriers dans les champs du verger Ferland. Au fil du temps, le propriétaire a fait quelques tests pour savoir quelles poires, parmi une sélection de plus de 2000 variétés, pourraient pousser dans la Vallée. Résultat: les Sauvignac, Giffard, Bartlett, Beauté flamande et Patten font maintenant partie du paysage du verger.

Même s’il y a encore beaucoup de travail à faire pour faire connaître son offre, M. Ferland dit que ses poires sont fort populaires. «Je ne fournis pas à la demande. Je pourrais tout enlever les pommiers et replanter des poiriers.»

Comment donc expliquer cet attrait? D’abord, il y a la rareté du produit. On peut compter sur les doigts d’une seule main le nombre de producteurs de poires dans la province. «Il y aussi le fait d’encourager un producteur d’ici et le plaisir de cueillir son fruit soi-même. Un fruit cueilli à même l’arbre est beaucoup plus savoureux qu’un autre qui a parcouru des milliers de kilomètres avant de se retrouver à l’épicerie.»

Le verger Ferland transforme également ses poires en jus, moût, beurre ainsi qu’en cidre.

Ces jours-ci, on peut cueillir la Patten, une poire vert-jaune, ferme, d’un bon volume et des plus mielleuses.