Caroline Sage: notre personnalité de l’année
HONNEURS. Pour avoir dirigé de mains de maître le projet Foresta Lumina, la directrice générale du Parc de la gorge de Coaticook, Caroline Sage, est notre personnalité de l’année 2014.
«On a connu une année exceptionnelle, au-delà de nos attentes, livre Mme Sage, en faisant un bilan de ses douze derniers mois. Je pense qu’on ne revivra jamais ça dans une vie.»
Lorsqu’ils ont dévoilé le parcours nocturne en mars dernier, les organisateurs de l’attrait touristique visaient quelque 7500 visiteurs. «On se disait qu’à 10 000 personnes, on aurait un gros été, se souvient la directrice générale en riant. On se demandait même comment on allait faire.»
Malgré ces prévisions minimalistes (avouons-le, le mot, ici, est assez faible), Caroline Sage et son équipe savaient qu’ils tenaient quelque chose de fort original entre les mains. «Quand on nous a présenté Foresta Lumina pour la première fois, on était sûr que ça allait être pas mal "hot". Je me souviens, lors de notre retour de Montréal, il n’y avait personne qui pensait à dormir. Tout le monde savait que c’était quelque chose de spécial. Il ne fallait pas trop en parler pour être sûr que notre idée ne soit pas reprise ailleurs.»
Au final, plus de 72 000 visiteurs ont été charmés par Foresta Lumina au cours de l’été dernier. Le projet a même fait parler de lui sur la scène internationale, indique la principale intéressée en sortant quelques coupures de presse en langues étrangères. «Je n’ai jamais eu autant d’appels d’agences de voyages pour inclure Foresta Lumina dans leurs forfaits. Ça allait chercher toutes les clientèles, puisqu’il n’y avait aucune barrière de langues. Peu importe la langue que tu parlais, tu pouvais vivre l’expérience. On visait une clientèle internationale et je crois qu’on peut dire mission accomplie.»
L’équipe du Parc de la gorge peut aussi se réjouir d’avoir réglé de grands problèmes lors des premières journées. «Le premier samedi, nous avons accueilli plus de 2000 visiteurs. Les jours suivants, on le dépassait chaque soir. Là, je me suis dit, attachons notre tuque, ça ne dérougira pas. Il a fallu trouver des autobus pour faire la navette entre le nord où les gens allaient se stationner et le Parc. Il a aussi fallu engager du personnel supplémentaire. Je dirais que nous avons réglé pas mal ces problèmes en l’espace de 24 heures. Le reste, ç’a été des améliorations. C’était du peaufinage, comme l’embauche de clowns, de chansonniers et la pose de pancartes.»
Maintenant, la question qui tue. Aurait-elle tenu ce projet d’un bout à l’autre si elle en avait connu les conséquences, comme celles de travailler des semaines de 70-80 heures en période estivale. «Oui, je l’aurais fait, dit-elle sans équivoque. C’est quand même un projet l’fun. Et, gérer une croissance, ç’a été un beau problème. Si on avait investi 1 M $ et qu’on n’avait pas eu de monde, je pense qu’on aurait également pleuré, mais pas le même genre de larmes.»
Foresta Lumina revivra pour l’an 2, à compter du week-end de la Fête des Patriotes, en mai prochain. Déjà, on a investi 100 000 $ pour la création d’une billetterie en ligne et la mise à niveau du système informatique. Une aire d’attente sera aussi créée en forêt, en collaboration avec Moment Factory.
«On aura encore du pain sur la planche l’an prochain. On sera ouvert 20 soirs de plus. Je pense que la demande sera encore là. On va rendre ça encore plus merveilleux», promet Caroline Sage.