Cancer du sein: l’incroyable combat de Chantale Jacques

COATICOOK. Parfois, la peur et la force peuvent agir comme puissants agents de changement. C’est exactement en raison de ces deux sentiments que Chantale Jacques a pu découvrir un cancer qui se cachait dans l’un de ses seins et, ultimement, le combattre.

2015 et 2017. Deux années difficiles dans le parcours de la Coaticookoise Chantale Jacques. « Ma mère a dû combattre deux cancers du sein, raconte-t-elle. Comme il était situé au même endroit, il était impossible de faire deux fois de la radiothérapie. On a donc dû procéder à l’ablation de son sein. »

Cette étape a été relativement difficile pour toute la famille. « Ç’a m’a ouvert les yeux. J’avais une certaine crainte que la maladie ne soit génétique, comme c’est parfois le cas. Alors, j’ai décidé, avec ma sœur, qu’on allait passer une mammographie, juste par prévention. »

Quelques jours après la délicate opération de sa mère, elle obtient un rendez-vous pour un test. « Ç’a bien été. Je suis repartie, pensant que je n’avais rien. Le lendemain, on me rappelle pour aller passer une deuxième mammographie, prétextant que la première avait été mal prise. Ça m’a éveillé quelques soupçons. Après celle-ci, le docteur m’a dit qu’on avait trouvé une masse et qu’il fallait maintenant faire une échographie. »

« Ç’a été tout un choc pour moi. Un vrai drame, je l’avoue. Je venais tout juste de vivre cet épisode avec ma mère et on m’annonce que j’allais embarquer dans ce même processus. »

Les tests supplémentaires ont démontré que la masse retrouvée dans le sein de Mme Jacques était cancéreuse et qu’il fallait opérer. « Le problème, c’est que ça faisait plusieurs années que j’économisais un peu pour aller faire un voyage en Alberta pour aller voir ma sœur. J’ai demandé au docteur si l’opération était absolument urgente, ce qui n’était pas le cas, alors je me suis envolée vers l’Ouest canadien. Même si c’était prévu avant l’annonce de mon cancer, voyager, ç’a été ma façon de décrocher dans un sens. Ce n’était pas vrai que la maladie allait m’empêcher de vivre cette belle aventure. Tout ça m’a fait un très grand bien avant les traitements. »

Une fois revenue en sol québécois, la Coaticookoise de 49 ans a dû passer sous le bistouri. Mais avant, elle devait aviser sa clientèle qu’elle ne pourrait plus offrir ses services de massothérapie pour un certain temps. L’opération s’est déroulée en août 2017 et on a enlevé la masse cancéreuse. « Je pensais que ça allait être terminé, mais ce n’était pas le cas. Le docteur m’a dit que c’était pire qu’il ne le pensait, que le cancer était micro-invasif. Il fallait aller voir si les ganglions avaient été atteints. Si c’était le cas, il fallait aller en chimiothérapie. Heureusement, ce ne l’était pas, mais j’ai dû quand même subir des traitements de radiothérapie. Tous les jours, du lundi au vendredi, je devais me rendre au CHUS. Le traitement en tant que tel ne fait pas mal, mais c’est après que ça devient douloureux. Ça brûle comme si tu avais eu un coup de soleil. Ça peut aussi faire des cloches d’eau. Habituellement, on prescrit une crème pour soulager. Or, ça ne fonctionnait pas pour moi. Il a fallu panser les endroits qui ont été traités. »

Grâce à ces traitements et une bonne dose de courage, la principale intéressée est venue à bout de la maladie. « Je suis heureuse de dire que je suis une survivante. Quand on réussit à sortir gagnant de notre combat, ça change notre philosophie de la vie. De mon côté, on a vécu tout ça en famille, ma mère l’ayant eu, de même que ma sœur et mon père qui en est malheureusement décédé [pour ce dernier il s’agissait d’un cancer du cerveau]. »

Selon Mme Jacques, raconter son histoire fait du bien. « C’est aussi pour cette raison que j’avais dit oui à l’organisation du Relais pour la vie d’être l’une de ses ambassadrices il y a quelques années. Je trouve ça important d’en parler, d’abattre certains tabous et aussi de faire de la prévention. Le cancer du sein est un véritable fléau qui touche malheureusement beaucoup trop de femmes. Si on peut le déceler encore plus tôt, c’est encore mieux, car moins grandes sont les chances que la maladie soit à un stade plus avancé. On peut ainsi sauver plus de femmes. »

Et ces survivantes peuvent ainsi poursuivre leur vie et réaliser certains rêves, comme Chantale Jacques l’a fait en unissant sa destinée à son conjoint Michel Samson, l’été dernier. « Il est tellement important de profiter de la vie et c’est ce que je compte faire », conclut-elle.