Budget fédéral: la ministre Bibeau invite les agriculteurs à garder un œil sur différents programmes

ÉCONOMIE. Si la plupart des citoyens ont regardé le budget fédéral pour savoir s’ils obtiendraient des baisses d’impôts cette année, les agriculteurs devraient également prêter une certaine attention sur différents programmes qui pourraient les aider. Survol de ceux-ci avec la ministre de l’Agriculture et députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau.

D’abord, un fonds d’innovation et d’investissements de 300 millions de dollars a été créé pour trouver une forme de valorisation des surplus de solides non-gras provenant de la transformation du lait. « Pour le moment, on fait une sorte de poudre avec ce résiduel. C’est malheureusement très limité et il y a un cap d’exportation sur ce type de produits en raison de nos accords. Pourtant, c’est un produit très riche en protéines et il y a certainement un moyen de le valoriser davantage. On a donc décidé d’investir en recherche et développement ainsi qu’en acquisition de nouvelles technologies », explique l’élue.

L’an dernier, en raison du conflit entre la Russie et l’Ukraine, le gouvernement fédéral a imposé un tarif sur les produits russes entrant au pays. Les agriculteurs ont ainsi vu une augmentation du prix de leurs engrais essentiels. Les quelque 34 millions de dollars recueillis permettront de bonifier le Fonds d’action pour le climat à la ferme, une option qui a été préférée à celle de paiements de remboursements aux agriculteurs. « On souhaite offrir des incitatifs financiers aux producteurs pour qu’ils puissent adopter de bonnes pratiques environnementales. Les montants seront investis seulement dans l’Est du Canada, donc au Québec, en Ontario et dans l’Atlantique, puisque dans l’Ouest canadien, on est un peu plus autosuffisant concernant les engrais. »

La ministre Bibeau estime également que les producteurs feraient bien de jeter un œil sur les programmes de paiements anticipés. « Il s’agit de prêts de courte durée, sans intérêts, qui peuvent aller jusqu’à 350 000 $. L’idée est qu’on prête ce montant en début de saison quand il faut acheter les intrants et on les rembourse en fin de saison. C’est un programme sous-utilisé. Avec les taux d’intérêt qui sont assez élevés ces temps-ci, ça peut faire une différence importante », avance Mme Bibeau.

Le gouvernement fédéral compte également créer une banque de vaccins pour la fièvre aphteuse. « Quand on pense à cette maladie, on peut penser aux bœufs et au bovin laitier, mais ça peut toucher tous les animaux à quatre pattes. Une telle banque est donc une demande de l’industrie. Si la maladie venait qu’à frapper le Canada, ça ferait très mal. L’idée, ce n’est pas de commencer à vacciner tous les animaux demain matin. Il faut plutôt avoir une banque et être en mesure de vacciner advenant qu’on soit touché. »

UN PROGRAMME « CHOUCHOU »

Le Fonds des infrastructures alimentaires locales figure parmi les programmes « chouchous » de la députée et ministre. Cette dernière indique que dix millions de dollars ont été alloués afin de réactiver cette initiative. « Je trouve que c’est une belle nouvelle, car ça vient soutenir le milieu communautaire, les banques alimentaires et les cuisines collectives. Ça permet notamment l’achat d’équipements de cuisine. La Maison des jeunes de Coaticook en a bénéficié par le passé », relate-t-elle.

Notons également un réinvestissement à l’Agence canadienne de l’inspection des aliments ainsi qu’une bonification des enveloppes allouées aux laboratoires des centres de recherches d’Agriculture et d’Agroalimentaire Canada.