Autoroute 410: une opportunité de développement pour différents secteurs

TRONÇON. Il n’y a pas si longtemps, plusieurs acteurs du milieu voyaient le prolongement de l’autoroute 410 comme un obstacle à l’achat local. Aujourd’hui, l’opinion des commerçants et des élus penche plutôt favorablement au projet, eux qui y voient une opportunité de développement.

L’ouverture officielle du dernier tronçon de trois kilomètres s’est réalisée le 6 novembre dernier, en présence du ministre des Transports, Robert Poëti. L’autoroute 410 se prolonge donc jusqu’à la route 108 à Lennoxville, non loin du carrefour giratoire de Waterville. Pour le président de la Chambre de commerce et d’industrie de la région de Coaticook, Dominic Arsenault, les cinq minutes que les automobilistes gagneront pour rejoindre Sherbrooke n’auront pas d’impacts négatifs. «Je ne crois pas que ça change grand-chose, admet-il. Il y aura toujours des fuites vers les grands centres. D’un autre côté, voyons le positif. Les consommateurs de Sherbrooke se rapprochent également de nous. C’est à nous de se démarquer pour attirer cette clientèle.»

Le conseiller municipal coaticookois Raynald Drolet admet que la nouvelle voie pourrait permettre l’exode du magasinage vers la Ville reine des Cantons-de-l’Est, mais préfère toutefois mettre l’emphase sur le côté positif. «Par notre nouvelle proximité, on devient encore plus attrayant pour des nouvelles familles qui désirent s’installer chez nous, avance-t-il. Nous sommes prêts à les accueillir, notamment avec le développement McAuley [dont la Ville est promoteur du projet]. Je pense qu’on a un bon "timing". Il n’y a pas juste la 410, il y a aussi Foresta Lumina qui a ouvert les yeux à bien des gens. Et peut-être que les nouveaux arrivants qu’on aura su attirer pourront contrebalancer les consommateurs perdus ou même encore les surpasser.»

La mairesse de Waterville, Nathalie Dupuis, ne voit que du positif dans le prolongement de l’autoroute 410. «Disons que ça fait très longtemps qu’on l’attend, raconte-t-elle. On peut maintenant se positionner à titre de banlieue de Sherbrooke. Ce sera à nous de mieux nous faire connaître. On connaît un bel essor avec la construction de cinq à dix résidences par année. Notre projet sur le boulevard Champêtre apportera la possibilité d’une cinquantaine de nouveaux lots. Côté développement résidentiel, je crois qu’on est en bonne position.»

Et qu’en est-il sur le plan commercial? «Je demeure positive, lance la première magistrate. On se démarque avec une bonne offre et, en plus, on se rapproche d’une nouvelle clientèle, ne l’oublions pas.»

Le chroniqueur et Coaticookois d’origine Luc Larochelle pense que le prolongement de la 410 développera le potentiel d’attraction de la Vallée. «Par le passé, il était difficile d’expliquer à un visiteur de l’extérieur le chemin pour se rendre à Coaticook ou bien à Compton. Maintenant, ce n’est plus qu’une ligne droite. Regardez, le plus bel exemple de secteurs en développement, ce sont des endroits où il y a des bretelles d’autoroutes, comme à Saint-Élie-d’Orford.»

Celui qui signe régulièrement des textes dans le quotidien La Tribune croit qu’il sera intéressant maintenant pour Coaticook de greffer sa candidature à Sherbrooke pour la tenue de grands événements. «Les Jeux de la Francophonie pourraient être un bel exemple», lance-t-il.