Agroalimentaire: miser sur le goût pour vendre

COMPTON. Les arguments de vente sont nombreux. Dans le monde agroalimentaire, les producteurs oublient parfois de miser sur les cinq sens et, plus particulièrement, sur le goût. Pourtant, il s’agit de l’un des facteurs les plus importants dans le processus d’achat d’un produit.

Selon une récente étude du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, le critère du goût est cité en tête de liste comme argument de choix par les consommateurs de la province. «Décrire de façon sensorielle le produit, par son odeur, sa texture, son goût en bouche, le bruit qu’il fait quand on l’apprête ou encore quand on le mange, tout ça joue sur l’envie qu’a une personne d’acheter un produit et, ultimement, de le manger», avance la coordonnatrice à l’éducation au goût chez Croquarium, Marine Pouyfaucon.

Afin de faire valoir ce point, l’organisme watervillois a récemment développé une formation, dont le premier atelier a été offert du côté de Compton, le 9 février dernier. «On met à la disposition notre expertise pour outiller les producteurs, les transformateurs et les gestionnaires de marchés publics, qui voudraient amener un peu plus le goût comme argument de vente», rajoute Mme Pouyfaucon.

Une aide précieuse

Parmi les 19 participants à ce premier atelier, Mélanie Éliane Marcoux, du verger Le Gros Pierre. «On vient chercher de nouvelles façons de décrire nos produits avec des mots plus justes. On veut faire goûter autrement nos produits aux gens, qu’ils découvrent par eux-mêmes ce que nos pommes leur apportent. Après tout, les saveurs sont souvent rattachées à des souvenirs.»

Caroline Fauteux souhaite faire participer davantage ses clients lors de dégustations. «Au lieu de suggérer ce que ça goûte, je vais leur demander de me le décrire. Je veux leur préparer une aventure», raconte la propriétaire de l’entreprise Camerises et cerises, de Dixville.

Les producteurs sont-ils assez bien outillés pour réussir cette mise en marché nouveau genre? «Ça dépend des filières, concède la spécialiste. Quand on parle du domaine du vin, du fromage, de la bière ou bien du café, il y a déjà une culture du goût bien développée. Ça vient dans la formation de base. Mais, quand on pense aux fruits, aux légumes, au pain ou bien à la viande, les gens ont besoin d’un peu plus de travail. Il faut mieux les outiller.»