Printemps difficile pour les abeilles: « Ça fait un peu peur ce que nous vivons dans les ruches » 

COATICOOK. Température en dents de scie. Apparition du Varroa, un parasite qui s’en prend aux abeilles. Les temps sont pour le moins difficiles pour les apiculteurs de la région. « Ça fait un peu peur ce que nous vivons dans les ruches », confie le copropriétaire de la miellerie Pur délice, Jean Huppé. 

Ce spécialiste de Coaticook a raison de soulever certaines craintes. « Jusqu’à maintenant, on a enregistré une perte d’environ 40 %, lance-t-il. Ça représente 140 ruches détruites sur les 350 que nous entretenons. Et nous n’avons pas encore terminé le tour de toutes nos installations. Il nous reste encore les petites ruchettes, alors nos pertes pourraient être revues à la hausse. »

Les raisons pour ce début de saison difficile sont attribuables d’abord aux aléas de Dame nature. « L’automne dernier, il a fait chaud longtemps. Le problème, c’est que les abeilles n’avaient pratiquement plus rien à butiner tard en saison. Elles étaient un peu déboussolées. À l’hiver, il a fait très froid et il n’y a pas eu de neige. Cette dernière sert d’isolation. Étant donné qu’elles hibernent à l’extérieur, plusieurs abeilles sont mortes de froid. Nous avons été victimes de cette situation. »

À cela, on ajoute l’apparition du parasite Varroa, qui a profité des temps chauds de la dernière saison pour se multiplier à un rythme alarmant. « C’est comme une mini-puce qui se colle après l’abeille et qui détruit son organisme petit à petit. Ça ne pardonne pas », décrit M. Huppé, qui note avoir tout de même fait plusieurs traitements contre cet envahisseur .

Malgré les mauvaises nouvelles, le copropriétaire de la miellerie coaticookoise ne baisse pas les bras. « Il ne faut pas lâcher, martèle-t-il. Lorsque nous avons commencé nos activités, il y a eu une saison où nous avions perdu jusqu’à la moitié de notre production. On s’est retroussé les manches et on a poursuivi le travail. Et c’est ce qu’on compte faire cette année encore. »

La saison estivale approche à grands pas et, avec la situation pandémique qui, le souhaite-t-on, s’améliorera, on espère attirer jusqu’à quatre fois plus de visiteurs au site. « Venir à la miellerie, c’est une expérience touristique en soi. On va même acheter de nouveaux habits d’apiculteur pour que les gens voient les ruches de près. »

Côté produits, on mise sur les valeurs sûres. On souhaite également percer le marché montréalais. « Ce sont de nouvelles opportunités d’affaires auxquelles nous sommes ouverts », précise le copropriétaire.