Une défaite difficile à avaler pour Réjean Hébert

Ses présences sur le terrain, ses appuis à de nombreux projets et sa notoriété à titre de ministre de la Santé ne se sont pas transformés en votes pour le député sortant de Saint-François, Réjean Hébert.

Au local électoral du représentant du Parti québécois à Sherbrooke, les mines étaient bien basses lors de la soirée du 7 avril dernier. L’apparition de leur favori a tout de même injecté une dose d’adrénaline, lui qui a été chaleureusement accueilli par ses militants.

«C’est difficile, a-t-il avoué. J’avais l’intime conviction que j’avais donné tout ce que je pouvais pour les citoyens de Saint-François ainsi qu’au ministère de la Santé. Les citoyens en ont jugé autrement. [La victoire], j’y ai cru jusqu’à la dernière minute. On ne se lance pas dans une aventure comme celle-là sans y croire, vous savez.»

Si les militants péquistes ont salué le travail qu’a effectué le docteur Hébert à la Santé au cours des 18 derniers mois, il en est tout autrement envers Gaétan Barrette, qui pourrait bien succéder à l’ex-député de Saint-François. D’ailleurs, des commentaires peu élogieux ont été soulevés à son égard de la part de certains bénévoles rassemblés sur place. Quand on le questionne sur l’avenir de ce secteur d’activité au Québec, il se dit fort craintif. «J’ai peur qu’on ouvre grande la porte au privé. C’est un danger extrêmement important qui fait en sorte que les Québécois pourraient sortir leur carte de crédit au lieu de leur carte d’assurance-maladie. Ça, je pense que c’est inacceptable.»

Même s’il ne sera plus ministre bientôt, le principal intéressé dit qu’il veut bien continuer à se battre. «Ça fait 35 ans que je défends ces valeurs. Un système public, l’accès aux soins de première ligne ainsi qu’en prévention et les soins à domicile demeureront mon cheval de bataille. D’une façon ou d’une autre, je vais continuer à me battre.»

Et qu’en est-il de son avenir en politique? «Ça va me prendre quelques jours, voire quelques semaines, pour digérer tout ça et comprendre ce qui s’est passé. C’est un deuil que je dois vivre, celui de ne plus servir la population. Je ne prendrai pas une décision sur le coup de l’émotion. Je veux également en parler avec mon entourage, mais aussi avec ma famille», conclut-il.