Les commerçants du centre-ville de Coaticook tentent de tirer leur épingle du jeu

ÉCONOMIE. Malgré de nouvelles restrictions liées à la pandémie et les problèmes reliés à la pénurie de main-d’œuvre, les commerçants du centre-ville de Coaticook tirent tant bien que mal leur épingle du jeu, selon eux. Retour sur un temps des Fêtes passablement occupé et un avenir plutôt optimiste, souhaitent-ils.

Sans nécessairement décrire ses ventes comme étant l’Eldorado, le propriétaire de Brunelle Électronique, Luc Garant, estime que les dernières semaines se sont tout de même bien déroulées. «Ce que j’ai remarqué, c’est qu’il y avait un peu moins de gros achats cette année, mais les clients étaient au rendez-vous. Ce qui nous a aidés aussi, c’est le fait de ne pas avoir eu de problème d’approvisionnement. On avait pas mal tout en stock», explique-t-il.

Même son de cloche à la boutique Bout’choux. «Les Fêtes ont été une bonne période pour nous», confirme la propriétaire Vanessa Tardif.

Jean-Pierre Lefebvre, qui possède la Place J.R. Lefebvre et le centre commercial Les Perles, parle d’une période des Fêtes, somme toute, fort raisonnable. «La plupart des magasins ont réalisé de bonnes ventes. Ça dépend toujours des bannières. Il y en a qui m’ont rapporté que c’était un peu plus tranquille, tandis que d’autres ont enregistré leurs meilleures ventes depuis leur ouverture. Le Black Friday a également été très populaire pour plusieurs. Cette tradition est en train de remplacer le Boxing Day», croit l’homme d’affaires.

Le centre-ville de Coaticook en hiver.

Du côté du IGA de Coaticook, le panier d’épicerie est demeuré sensiblement aussi rempli que l’an dernier, aux dires du propriétaire Dominic Arsenault. Il a également observé une hausse des commandes en ligne, une tendance qu’il attribue en grande partie au confinement des personnes atteintes de la COVID. «Durant les Fêtes, on a littéralement triplé le nombre de commandes qu’on faisait en ligne. Il y a certainement une corrélation à faire avec le nombre assez grand de gens qui étaient en isolement dans la région et le fait qu’ils aient respecté cette mesure», explique M. Arsenault.

LES RESTAURANTS DUREMENT TOUCHÉS

S’il y a un secteur d’activités qui a été plus durement touché que les autres, c’est bien celui de la restauration. Du moins, c’est ce que croit le propriétaire du restaurant La Place, Benoit Maurais. «On commençait à peine à reprendre du mieux qu’on nous a imposé une fois de plus la fermeture de nos salles à manger [une journée avant les célébrations du 31 décembre], lance-t-il sur un ton empreint de frustration. Disons qu’on n’avait pas nécessairement besoin de ça. J’aimerais aussi qu’on me prouve que la contamination est plus grande dans les restaurants que dans de grandes surfaces, par exemple, où on ne pratique vraiment pas la distanciation sociale. Si on m’arrivait avec des statistiques le prouvant, je serais le premier à comprendre.»

Heureusement, à La Place, comme dans bien des restaurants de la région de Coaticook, on offre le service pour emporter ainsi que la livraison. «C’est certain que si on n’avait pas ça, ç’aurait fait longtemps qu’on aurait fermé nos portes», indique M. Maurais.

FERMETURE LES DIMANCHES

La fermeture des commerces les dimanches, telle qu’imposée par le gouvernement du Québec au moins jusqu’au 16 janvier prochain, semble bien accueillie par les gérants interrogés par Le Progrès au cours des derniers jours. «Je vois ça de façon très positive, note Luc Garant, de Brunelle Électronique. C’est une initiative qu’on avait prise aussi avant Noël. Ça permet de reposer un peu notre personnel.»

Cette façon de faire avait également été adoptée par la boutique Bout’choux. «Ici, les dimanches, on les passe en famille, mentionne Vanessa Tardif. Nos clients se sont adaptés et on ne voit aucun impact négatif sur notre chiffre d’affaires.»

La dynamique propriétaire de cette boutique admet cependant que «les heures d’ouverture et les journées où les commerces ouvrent leurs portes demeureront toujours un sujet de discussion pour les citoyens.»

ENJEUX POUR 2022

Bien évidemment, les enjeux de pénurie de main-d’œuvre demeureront à l’avant-plan pour la prochaine année. «Si on ajoute ça à la pandémie qui nous afflige ces jours-ci, c’est assez stressant pour nos équipes, confirme Dominic Arsenault, du IGA Coaticook. J’estime que les deux prochains mois seront assez difficiles.»

«Il faudra aussi voir tout l’enjeu de l’approvisionnement, ajoute-t-il. Comme tous les secteurs d’activités sont touchés par la pandémie, que ce soit la transformation ou le transport, il y aura certainement des produits que nous n’aurons pas. Les fournisseurs rationaliseront. On demande à nos clients d’être patients et d’avoir de la compréhension face à cette situation hors de l’ordinaire.»

L’enjeu de l’animation du centre-ville a également été soulevé par plusieurs commerçants, question d’attirer davantage de clients.