Crédit pour les personnes handicapées au Québec: un Dixvillois souhaite une augmentation significative

DIXVILLE. Lors de son instauration en 1978, le crédit pour personne handicapée représentait un peu plus de 41 % du montant personnel de base qu’un contribuable québécois pouvait déclarer. Aujourd’hui, ce ratio est d’à peine 22 %, une situation que déplore le Dixvillois Marc-Rémi Roussin.

«Il s’agit d’une situation tout à fait aberrante qui devrait être décriée», lance le septuagénaire en flattant Novak, son chien d’assistance et fidèle compagnon.

Sourd depuis la naissance et souffrant d’une cécité visuelle qui l’afflige depuis 30 ans déjà, M. Roussin dit avoir fait ses devoirs avec les documents officiels de chacune des provinces et territoires du pays. Comme indiqué plus haut, le montant personnel de base au Québec se chiffre à 15 532 $, tandis que le crédit pour personne handicapée, lui, est de 3449 $, soit un ratio d’à peine 22 %. Au Nouveau-Brunswick, par exemple, ces statistiques s’arrêtent à 10 549 $ et 8468 $, respectivement, pour un ratio d’un peu plus de 80 %. Même chose du côté de l’Ontario où la différence est de 80 % également. «Comment se fait-il que nos voisins soient capables d’offrir un ratio supérieur? Revenu Québec se targue d’être juste pour tous. Pour moi, je vois cette situation comme étant injuste. Nous devrions revenir au ratio des années 1970, ce qui nous donnerait un crédit de 6368 $. Là, l’écart se creuse et le ratio diminue, tandis que le coût de la vie augmente.»

Marc-Rémi Roussin dit livrer cette bataille pour le bien de la collectivité souffrant d’un handicap. Dans la MRC de Coaticook, on recense un peu plus de 2400 personnes aux prises avec un handicap. «De mon côté, je ne peux pas trop me plaindre. J’ai une conjointe qui m’aide à traverser ces épreuves et, franchement, nous avons une belle vie. Par contre, il y en a des gens handicapés qui se retrouvent seuls et pratiquement sans aide. Ce sont eux qui pourraient grandement bénéficier de cette augmentation du crédit. Et ce sont eux que je veux aider.»

Le Dixvillois n’en est pas à sa première cabale face aux «injustices» envers les personnes handicapées. Rappelons qu’il s’était levé pour décrier le fait qu’en 28 ans, il n’y avait eu aucune augmentation des montants pour l’allocation des chiens d’assistance au Québec, un combat qu’il aura finalement remporté.

POUR UNE CLINIQUE D’IMPÔTS SPÉCIALISÉE POUR LES HANDICAPÉS

En fiscalité, il existe 35 programmes pour aider les gens handicapés dans leur vie de tous les jours. On en compte pas moins de 247 sur les plans sociaux. Pas facile de s’y retrouver. Voilà pourquoi Marc-Rémi Roussin souhaite mettre sur place une clinique d’impôts spécialisée pour les handicapés, en collaboration avec le Centre d’action bénévole de la MRC de Coaticook. «Je veux aider les gens à avoir accès aux fonds qui leur sont dédiés. Même les organismes spécialisés ne connaissent pas tout. Je suis prêt à travailler quelques jours par semaine pour mieux les informer. Et je ne demanderai aucun salaire.»

Pour le principal intéressé, l’éducation est le passeport pour se sortir d’une situation difficile. «Mon père m’a toujours dit: « tu ne resteras pas ignorant toute ta vie. Tu dois aller à l’école. » J’ai grandi avec cette mentalité-là et je veux partager mon savoir avec les gens qui en ont le plus besoin.»

La clinique pourrait être lancée d’ici les prochains mois. Des pourparlers sont d’ailleurs en cours pour lancer ce volet.