Steve Proulx signe deux ouvrages autobiographiques

LITTÉRATURE. Grand sportif. Fin communicateur. Directeur général du Carrefour jeunesse-emploi de la MRC de Coaticook. Steve Proulx pourra dorénavant ajouter la mention «auteur» à son impressionnante feuille de route. Il signe en effet deux récits autobiographiques qui reviennent sur son parcours de hockeyeur, mais surtout sur la cécité visuelle qui l’accable depuis l’âge de 21 ans.

Steve Proulx n’est pas étranger au fait de partager son histoire. Deux ans après avoir perdu la vue, il livrait déjà des témoignages dans les écoles sur son parcours parsemé d’embûches. «Les gens m’ont souvent approché et m’ont dit que je devrais écrire un livre sur tout ce que j’ai vécu. L’idée m’a souvent trotté dans la tête, mais, en même temps, on dirait que j’avais le syndrome de l’imposteur qui m’envahissait. J’ai une histoire à raconter, ça, y’a pas de doute, mais de là à pouvoir la mettre en mots et l’écrire, je ne savais pas. Je me demandais si je serais à la hauteur.»

L’étincelle qui a mené au processus d’écriture est venue à la suite d’un cours de communication avec le professeur Janick Anctil. «À la fin, on nous a demandé de faire une vidéo et de dire où on se voyait dans un an. J’avais alors dit qu’avec cette formation, j’étais allé chercher des trucs pour mieux m’exprimer dans la vie de tous les jours, au boulot et à la radio [il fait de l’animation à la radio coopérative de Coaticook]. J’avais aussi dit que je voulais écrire un livre sur ce que j’avais vécu. Un an après, le 2 mai 2020, Janick me renvoie la vidéo et me parle de mon projet de livre. Il m’a conseillé d’écouter son podcast, où il recevait Charles Dubois, l’auteur du livre de l’athlète paralympique Lyne Tremblay. Ç’a tout de suite cliqué. Je l’ai contacté et il m’a proposé son aide.»

DEUX LIVRES PLUTÔT QU’UN

Avec l’aide de son «coach», il écrit les premières pages de son livre. «Puisque j’ai commencé en ordre chronologique, je parlais beaucoup de mon parcours sportif. On m’a dit que j’avais trop de stock et que ça finirait par être un ouvrage de plus de 400 pages. C’est alors que j’ai pensé faire deux livres, un qui parlait de mon épreuve et l’autre de mon passé d’athlète.»

Dans «De la gloire au désespoir», Steve Proulx parle des hauts et des bas de la vie avec son handicap. «Je parle du jour 1 où j’ai perdu la vue, de ma rencontre avec le médecin, comment j’ai vécu tout ça. Dans un sens, cette partie me permet d’exprimer mes émotions. J’ai grandi dans les années 1970. Dans ce temps-là, un gars qui braille, ça n’existait pas. Je venais du monde sportif en plus.»

«Le principal message que je veux lancer à ceux qui liront ce premier livre, c’est que peu importe ce que tu vis, c’est toi qui décideras de ce que tu vas faire, rajoute-t-il. Si je suis rendu là où je suis aujourd’hui, c’est parce que je me suis pris en main et n’importe qui peut faire de même.»

«La performance dans les veines» amènera les lecteurs au sein de 15 ans d’exploits et de souvenirs sportifs de la vie de l’auteur. «Tout jeune, j’ai vu mon père jouer au hockey dans la ligue commerciale à Coaticook et j’ai voulu suivre sa trace», raconte-t-il.

M. Proulx a fait partie de deux éditions des Cantonniers de Magog, en plus de poursuivre sa carrière dans le junior majeur. «Outre gagner des matchs, des tournois, je me rappelle de l’adrénaline que ça m’a apportée. Le trip de la victoire, c’était quelque chose.»

Les deux livres écrits par Steve Proulx sortiront en novembre. Il est toutefois possible de les précommander sur la plateforme de sociofinancement de La Ruche. En plus des bouquins, il est aussi possible de combiner son achat avec d’autres items, dont une conférence de l’auteur, un survêtement du Canadien de Montréal porté par Stéphane Waite ou encore un livre de l’experte en neuroscience, Anick Lapratte.

UN TROISIÈME LIVRE EN PRÉPARATION

Il n’y a pas de doute, Steve Proulx a eu la piqûre de l’écriture. «J’ai pris goût à prendre la plume, confie-t-il. J’ai tellement tripé à écrire que je peux dire que j’ai déjà un troisième livre en préparation.»

Le sujet a même déjà été choisi par l’auteur. «Il n’y a pas une semaine où je ne suis pas arrêté par quelqu’un qui me demande des choses de la vie courante en rapport avec ma cécité. Comment fais-tu pour choisir tes vêtements? Comment travailles-tu à l’ordinateur? Je veux approfondir ces sujets de la vie de tous les jours et décrire mon quotidien de personne aveugle.»