Mairie de Compton: qui sont les candidats dans cette lutte à trois?

ÉLECTIONS. Une lutte à trois déterminera le prochain maire de Compton, lors du scrutin du 7 novembre prochain. Luc Bourdon, Jean-Pierre Charuest et Denis Loubier lorgnent tous le poste laissé vacant par l’ex-premier magistrat, Bernard Vanasse. Le Progrès les a rencontrés, question de mieux connaître leurs motivations et les projets qu’ils entendent défendre dès leur entrée en poste.

PRÉSENTATION DES CANDIDATS

Luc Bourdon: Producteur agricole et résident de Compton depuis 46 ans, Luc Bourdon dit s’être lancé dans la mêlée parce qu’il a sa municipalité à cœur. «Ce qui me motive le plus, c’est que j’ai du temps. Je veux mettre à contribution mon expérience pour tous les citoyens», dit-il. Fort de ses 35 années d’expérience en gestion de différentes entreprises, principalement en agriculture, M. Bourdon croit que ça amènera une gestion différente à la mairie. «Il est clair que mon expérience dans ce domaine m’aidera à prendre des décisions plus sensibles à l’agriculture», note celui qui estime à 54 % l’apport économique en taxes municipales de ce secteur.

Jean-Pierre Charuest: Conseiller municipal au cours des quatre dernières années à Compton, M. Charuest tente dorénavant sa chance à la mairie. «Mon objectif, c’est de poursuivre le travail amorcé au cours de mon premier mandat. Je priorise et je valorise le travail d’équipe. Je connais les enjeux auxquels la Municipalité fait face et je connais aussi tous ses rouages administratifs.» Agronome à la retraite, le candidat a travaillé longtemps à la Ferme expérimentale de Lennoxville en gestion de ressources humaines. Depuis janvier dernier, il est aussi le président du conseil d’administration du Centre d’initiatives en agriculture de la région de Coaticook (CIARC). «Le côté agricole, je le connais. C’est une des valeurs fondamentales de la société, alors il faut le mettre de l’avant.»

Denis Loubier: Aux dires du candidat, la politique a toujours fait partie de son ADN. «Je me suis impliqué dès mon plus jeune âge dans les partis politiques fédéraux et provinciaux. J’ai commencé par installer des pancartes, puis, un jour, je me suis retrouvé candidat conservateur dans Shefford.» Ancien candidat dans le district #1 à Compton, il vise maintenant la mairie. «Dans la vie, il faut faire de grands sauts, philosophe-t-il pour justifier sa décision. À Compton, il y a des choses à éclaircir. Quand on pose des questions à nos élus ou dirigeants, on a rarement des réponses. Je veux amener de la transparence à l’hôtel de ville.»

QUELS SONT LES DOSSIERS PRIORITAIRES À VOTRE ENTRÉE EN POSTE?

Jean-Pierre Charuest: Stratégie entreprise il y a deux ans, la réfection du réseau routier rural de Compton s’avérera un «travail colossal» auquel il faudra s’attarder, selon le candidat. Autre dossier à régler, celui de l’agrandissement de l’école primaire Louis-St-Laurent. «Je veux me saisir de ce dossier et accompagner tous les intervenants pour que ça se réalise dans des conditions des plus harmonieuses.» Selon lui, il faut aussi conclure la construction de l’abri pour les réserves de sable et de sel pour l’épandage hivernal. L’amélioration des procédures internes des opérations courantes est aussi à son agenda.

Luc Bourdon: Aux yeux du candidat, la population de Compton demeure encore divisée par rapport à la saga de l’hôtel de ville et en lien avec la taxation municipale au secteur agricole. «Je crois être rassembleur, lance M. Bourdon. Il faut réunir tout ce monde autour d’une même table et ramener un certain équilibre. Évitons les divisions des dernières années. C’est ça mon enjeu principal.»

Denis Loubier: Le candidat souhaite mettre de l’avant des propositions pour attirer de jeunes familles à s’installer à Compton. Il veut aussi entreprendre des pourparlers avec le Groupe de médecine familiale (GMF) de la région afin d’avoir un bureau satellite au centre-ville de Compton. La promotion de l’achat local est aussi à son agenda. «Je veux également préserver notre beau patrimoine bâti, fait-il savoir en faisant écho à la saga de l’hôtel de ville. On a pourtant un règlement intéressant, mais il n’est pas toujours mis en pratique. Pour le moment, il y a pas mal plus de bâtiments qui se détruisent.»

QUE POURRAIT-ON FAIRE POUR ALLÉGER LE FARDEAU FISCAL DES CONTRIBUABLES?

Denis Loubier: Le candidat proposerait un gel du taux de taxation dès son entrée en poste. «Il faut donner un coup de main à la population. On lui a souvent demandé de faire des sacrifices. Maintenant, c’est au tour de la Municipalité de faire de même.» Il rappelle l’augmentation de la valeur des maisons à Compton (8 % à 12 %) et des terres agricoles (33 %).

Luc Bourdon: «Ce n’est pas vrai que tout passe par un taux de taxation très bas, explique le candidat. Si on gèle le taux de taxation, inévitablement, il faudra faire du rattrapage un moment donné et la pilule sera plus grosse à avaler.» M. Bourdon promet d’étudier davantage les projets et leurs impacts sur le compte de taxes, mais surtout leur nécessité. «Je ne vais pas refuser un projet parce qu’il y aura une incidence sur le compte de taxes. Il faut voir son utilité d’abord pour la population.»

Jean-Pierre Charuest: Il y a trois ans, lors de la dernière révision du rôle foncier, les élus de Compton ont observé un écart considérable entre les valeurs agricoles et résidentielles. «On avait alors entrepris une analyse profonde qui a résulté à la création d’un taux distinct pour le volet agricole. Je vais continuer de le défendre. Cette nouvelle option nous a permis d’investir massivement dans le réseau routier rural», confie le conseiller municipal qui vise maintenant le poste de maire. L’optimisation des procédures à l’interne peut aussi amener des économies de coûts qui, à ses yeux, sont une bonne nouvelle pour tous les contribuables.