Inspirée des souvenirs des citoyens, l’artiste Isabelle Anguita se plaît à Coaticook

COATICOOK. Au cours des dernières semaines, Isabelle Anguita a interviewé quelques citoyens de la région, qui lui ont raconté des histoires à propos d’objets qu’ils chérissaient. C’est d’ailleurs à partir de ces souvenirs que la créatrice réalisera les œuvres de son parcours à titre d’Artiste en résidence de la Ville de Coaticook.

De son propre aveu, Mme Anguita affirme que de participer à un tel programme faisait partie de sa liste de souhaits depuis un p’tit bout de temps déjà. «J’avais le désir d’être en immersion totale et une résidence, c’était le projet parfait, lance celle dont le séjour à Coaticook s’échelonnera jusqu’à la fin juin. Quand on est chez soi, il y a toujours des petites distractions. Là, c’est l’occasion de me concentrer entièrement sur mon art.»

«J’avais aussi le désir de faire partie d’une communauté, puisque mon projet en est un participatif. Je voulais aussi avoir une certaine proximité avec la nature, car, honnêtement, je n’étais plus capable du béton», rigole l’artiste qui vit dans la région métropolitaine.

Le dernier projet de l’Artiste en résidence s’appuie sur les souvenirs des gens qu’elle croise. «Au cours des dernières semaines, j’ai réalisé des entrevues avec des gens qui ont bien voulu se confier. Ils ont amené des objets rattachés à de bons souvenirs pour eux. Par la suite, je réécoute mes entrevues et j’essaie d’aller chercher la petite anecdote. Par exemple, une personne m’a amené une photo quand elle était jeune et elle m’a dit qu’elle  avait eu une enfance heureuse. Je sentais toutefois qu’elle était triste que ce soit terminé. Mon côté créatif a mis la photo dans un tiroir et je l’ai entourée de roches, puisque je ressentais une certaine lourdeur. Toutefois, j’ai enrobé le tout de dentelle, car j’ai repensé à toute cette délicatesse avec laquelle elle m’a raconté son histoire.»

Au final, Isabelle Anguita souhaite que ses œuvres suscitent une émotion chez les gens qui les fixeront du regard.

Tout comme les artistes qui l’ont précédée, elle devra également offrir une œuvre à la Municipalité qui l’héberge. «J’ai commencé à recueillir quelques roches sur le bord de la rivière, alors je vais probablement m’en inspirer pour créer une installation qui me rappelle le côté brut de l’eau, la cascade», explique-t-elle.