La MRC de Coaticook planche sur la création d’un écocentre et l’interdiction du styromousse

ENVIRONNEMENT. Avec l’adoption prochaine d’un nouveau Plan de gestion des matières résiduelles (PGMR), la MRC de Coaticook souhaite bonifier ses actions environnementales qui font d’elle l’une des régions qui envoient le moins de ressources vers les sites d’enfouissement. Parmi celles-ci, notons la création d’un écocentre permanent ainsi que l’interdiction d’utiliser le styromousse dans certains secteurs d’activités.

Le document a été mis de l’avant par la recycologue et coordonnatrice de projets à la MRC de Coaticook, Monique Clément. «En gros, notre objectif est de poursuivre sur notre belle lancée et proposer des efforts supplémentaires afin d’améliorer notre bilan environnemental», souligne-t-elle.

L’un des points forts de la politique et qui impacteront le plus la vie des citoyens, c’est fort probablement la création d’un écocentre permanent. «Ça fait quelques années que nous avons ce type d’installations, mais elles sont temporaires, précise Mme Clément. On se promène dans toutes les villes de la MRC pour offrir le service. L’an dernier, on a commandé une étude. Les élus ont pris connaissance de celle-ci et ont recommandé qu’on en crée un permanent. Il serait situé à Coaticook, mais le projet est encore trop embryonnaire pour déterminer l’endroit exact.»

Plutôt que d’interdire les sacs de plastique, le PGMR propose plutôt de bannir les styromousses dans certains secteurs d’activités, dont celui de la restauration. «Quand on avance une politique d’interdiction, il faut s’assurer qu’il y a des alternatives viables. Avec tout ce qu’on peut retrouver sur le marché, les verres de styromousse ou ces contenants n’ont plus leur raison d’être. Ces items sont pas mal plus problématiques que les sacs de plastique. Après tout, ceux qu’on reçoit à l’épicerie, la plupart du temps, on leur trouve une deuxième vie, ce qui n’est pas la même chose pour les styromousses.

Parmi les autres points de la politique, notons certaines revendications auprès des instances gouvernementales. «Québec exige plein de choses, mais, parfois, ils nous mettent des bâtons dans les roues. Par exemple, les plateformes de compostage n’acceptent pas les sacs compostables, comme ceux fabriqués en maïs. Ces sacs représentent un outil pour faciliter la vie de bien des gens réfractaires au compostage. Ils sont habitués de sortir leurs poubelles dans un sac et veulent faire la même chose pour le compostage, car ils ont peur des odeurs ou des petits vers.»

Le Plan de gestion des matières résiduelles demande aussi une simplification des normes du recyclage. «Il faut quasi être recycologue pour déchiffrer tout ce qui peut être recyclable ou non. Moi-même, j’en perds mon latin. Les emballages sont de plus en plus complexes et sont faits de différents plastiques. Cette sensibilisation, elle doit être faite au niveau provincial.»

La MRC de Coaticook souhaite également cibler des programmes de récupération de déchets agricoles, que ce soit les plastiques, les tubulures acéricoles ou encore les pneus surdimensionnés. L’organisme proposera aussi des campagnes de sensibilisation et d’éducation auprès de diverses clientèles.

«Même si nous atteignons déjà la majorité des objectifs québécois de gestion des matières résiduelles, on ne doit pas s’assoir sur nos lauriers. On peut encore s’améliorer. Notre taux de récupération a atteint un plateau depuis plusieurs années. Nous espérons que les actions proposées au nouveau Plan de gestion des matières résiduelles (PGMR) pourront donner un élan de plus pour atteindre de nouveaux sommets», rajoute la mairesse de Dixville et élue responsable des dossiers de matières résiduelles à la MRC de Coaticook, Françoise Bouchard.