Nos artistes d’ici: la formidable année de Valérie Crête

MUSIQUE. «Ça va étonnement bien», lance au bout du fil Valérie Crête, la voix souriante, lorsqu’on lui demande son état d’âme. Malgré la pandémie, l’artiste a pu faire plusieurs prestations sur différentes plateformes au cours des derniers mois, en plus de s’accomplir dans son travail de travailleuse sociale pour les aînés au CLSC de Coaticook.

Durant l’accalmie en période estivale, l’artiste originaire de Saint-Malo a eu la chance de chanter à de nombreuses reprises sur la terrasse de l’Auberge Ayer’s Cliff. Elle a même produit son propre spectacle sur la scène du théâtre Piggery, à North Hatley. «Ça s’est super bien déroulé, raconte Valérie Crête. Ce spectacle, c’était aussi une grande première pour moi, puisque je devais le faire en anglais. J’ai trouvé ça « challengeant », mais aussi très intéressant, de me produire presque entièrement dans une autre langue, en plus de m’adresser au public dans la langue de Shakespeare. Lors de ce show, j’ai revisité plusieurs classiques country, d’hier à aujourd’hui. J’ai aussi été pigé dans les répertoires soul, classique et rock.»

Sur scène, elle a eu la chance d’être accompagnée de son grand complice, le musicien François Longpré, et d’un autre de ses amis, Marcus Quirion.

Les gens ont pu également entendre les prouesses vocales de l’artiste en regardant le spectacle de Noël du Pavillon des arts et de la culture de Coaticook, en décembre dernier [celui-ci est d’ailleurs toujours disponible sur la page Youtube de l’institution culturelle]. «Avoir pu faire de la musique en direct alors qu’on commençait à parler de reconfinement, c’était tellement une belle expérience. On se l’est tous dit après à quel point ça nous avait fait du bien. En plus, le spectacle a été capté professionnellement.»

Ce qu’il faut dire, c’est que la représentation a été enregistrée quelques jours avant sa diffusion sur les réseaux sociaux. «C’était une première pour moi de pouvoir m’asseoir et regarder le spectacle en même temps que tout le monde, rigole Valérie. J’étais tellement fébrile et énervée. C’était aussi tellement l’fun de recevoir tout le « feedback » en direct.»

Travailler avec les aînés

Lors du premier confinement au printemps 2020, Valérie Crête a eu une certaine révélation. «Je me suis comptée tellement chanceuse de pouvoir continuer à travailler, explique celle qui est également travailleuse sociale auprès des aînés au CLSC de Coaticook. Si j’avais choisi de continuer ma percée dans le milieu artistique, peut-être que j’aurais été plus triste et désemparée face à la situation que nous vivons actuellement.»

N’empêche, le travail en santé en temps de pandémie n’est pas tout de repos. «Je baigne dans cette grande tristesse, mais j’essaie d’apporter un peu de bonheur dans la vie des gens que je côtoie. Je ne suis pas au front, comme certains de mes collègues en milieu hospitalier. Ce qu’ils vivent, c’est quelque chose d’unique et d’exceptionnel. Ils sont pratiquement sur la corde raide. Tout ça nous fait réaliser à quel point notre système de santé est fragile.»

«Disons qu’au cours des derniers mois, je n’ai pas chômé», raconte-t-elle.

Le souhait de retrouver les festivals

Que peut-on souhaiter à un artiste pour la prochaine année? «Pour ma part, ce serait de pouvoir remonter sur scène», dit avec positivisme Valérie Crête. Et pourquoi ne pas rêver encore plus grand? «Je dirais même remonter sur les scènes des festivals de notre belle région, comme le Rodéo d’Ayer’s Cliff, l’Expo ou encore le Festival country western de Coaticook. J’ai vraiment hâte de m’y retrouver.»

Au cours des prochains mois, la chanteuse voudrait également apprendre à jouer de la guitare. Elle aimerait d’ailleurs s’accompagner de cet instrument au moins une fois lors du retour de ces prestations en direct, cet été, «si Dieu le veut».

Finalement,  elle n’a pas rangé son souhait de réaliser un deuxième album, après son premier opus paru en 2011. «Je n’ai pas encore tassé cette idée complètement, mais, chose certaine, ce ne sera pas une aussi grosse production que mon premier», conclut-elle.