Éclosion de COVID-19 à la Maison familiale: le combat vu de l’intérieur

COATICOOK. Le temps des Fêtes a été une période difficile à traverser pour le personnel et les résidents de la Maison familiale de Coaticook. En effet, l’établissement a été aux prises avec une éclosion de COVID-19 (qui est d’ailleurs toujours en cours!), où 50 cas ont été recensés. L’infirmière Martine Crête raconte comment se déroule toujours le combat contre l’intraitable virus.

Le premier cas de COVID-19 à cette résidence du centre-ville de Coaticook a été identifié le 21 décembre dernier. Entre donc en scène Martine Crête, infirmière dédiée aux Résidences privées pour aînés (RPA) pour la région de Coaticook au CIUSSS de l’Estrie – CHUS. «Avant même que la Santé publique nous contacte, en collaboration avec la direction et les employés de la Maison familiale, on a tout de suite mis tous les résidents en isolement dans leur chambre. On a également adopté un équipement de travail encore plus complet, notamment avec la blouse, la jaquette, le masque et la visière», raconte celle dont le rôle est principalement d’assurer la prévention et le contrôle des infections en cas d’éclosion dans certains milieux.

Un premier dépistage est alors effectué deux jours plus tard. Résultat: on apprend que 40 usagers sont atteints de la COVID-19. Le 29 décembre, on procède à un deuxième exercice et on recense 10 autres personnes positives, dont quelques employés. Des 50 personnes touchées, sept ont dû être hospitalisées.  «La grande majorité des résidents positifs n’ont démontré que de légers symptômes, comme une petite toux ou encore de la fatigue, précise Mme Crête. Nous n’avons eu aucun cas de détresse respiratoire sévère.»

«Lors du deuxième dépistage, on n’a recensé qu’une dizaine de cas, ce qui, à mon avis, prouve une certaine efficacité des mesures mises en place», rajoute l’infirmière.

28 usagers du premier dépistage sont maintenant considérés comme rétablis. Malgré l’évolution «dans la bonne direction» , le personnel dit être à bout de souffle. «Ç’a demandé une très grande restructuration avec l’ajout d’employés supplémentaires, puisqu’il fallait les séparer en deux groupes, soit ceux qui s’occupaient des résidents positifs et l’autre, des gens qui n’étaient pas atteints par le virus. Ce n’était pas facile, car les gens sont dans leur appartement. On ne pouvait pas faire comme à l’hôpital et dédier une aile ou un étage aux gens positifs. Tu avais des cas positifs et négatifs sur le même étage, alors il a fallu être extrêmement prudent.»

Encore aujourd’hui, le personnel de la Maison familiale reçoit des communications de la part de la Santé publique pour améliorer la situation. «La visière a pratiquement toujours été obligatoire. Avant, on pouvait simplement la désinfecter. Là, on nous conseille de la jeter, de même que notre masque, au bout de quatre heures. Les employés ont aussi des tables dédiées pour prendre leur pause et leur repas», raconte Martine Crête.

Au total, la Maison familiale compte 89 résidents.

Les proches aidants bientôt appelés

Depuis le début de l’éclosion, certains membres de la famille de résidents ont déploré la difficulté à entrer en contact avec leurs proches et d’obtenir l’information sur ce qui se passait. «Les gens pensaient qu’on voulait les empêcher de se voir. Croyez-moi, ce n’était vraiment pas l’intention», explique l’infirmière Martine Crête.

«Au cours des prochains jours, on contactera les proches aidants identifiés pour leur expliquer le fonctionnement des visites lorsqu’elles seront possibles. Ce qu’il faut comprendre, c’est que ça nécessite une logistique supplémentaire. Ils devront eux aussi porter la jaquette et les équipements. Il faut s’assurer qu’il n’y ait pas contagion pour eux, mais aussi pour nos résidents qui n’ont pas contracté la maladie.»