Accords commerciaux : Ottawa annonce le paiement des compensations aux producteurs

AGRICULTURE. Pour compenser les pertes engendrées par les accords de libre-échange, les producteurs laitiers recevront le reste des versements dus en trois ans dès cette année et ceux de la volaille se contenteront d’une enveloppe de 691 millions de dollars sur 10 ans selon la ministre fédérale de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau.

Les producteurs de lait seront les premiers à passer à la caisse à travers la Commission canadienne du lait qui se chargera de la distribution des fonds. Le gouvernement fédéral leur avait promis l’année dernière une aide de 1,75 milliard de dollars sur une période de huit ans. Selon l’exemple de la ministre Bibeau, un producteur laitier ayant 80 vaches touchera environ 38 000 dollars par an, soit en moyenne 468 millions de dollars pour près de 10 400 fermiers au Canada.

Quelque 4800 producteurs de volailles et d’œufs attendent des versements de ce programme d’aide destiné à la mise en marché pour apaiser leurs tensions de trésorerie.

L’Accord de partenariat transpacifique (PTPCG), l’Accord économique et commercial global (AECG) et l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) ont coûté aux producteurs et transformateurs près de 10 % de part de marché pour le seul secteur laitier selon le député bloquiste Louis Plamondon. Seuls ces producteurs laitiers ont reçu un premier versement pour les deux premiers accords et sont toujours dans l’attente du second chèque pour l’année 2020.

Il n’y a pas encore d’échéancier précis pour le nouvel accord Canada-Etats-Unis-Mexique, a précisé la ministre Bibeau en conférence de presse, annonçant des « des compensations pleines et équitables pour le nouvel ALENA. » Elle a réitéré l’engagement du fédéral à protéger le système sous gestion de l’offre afin que la production canadienne exposée à la concurrence internationale ne paie pas trop cher.

« Nous avons conclu une entente avec le Royaume-Uni. Comme promis, aucune part de marché sous gestion de l’offre n’a été cédée. Notre engagement est ferme. Aucune autre part de marché sous gestion de l’offre ne sera sanctifiée par notre gouvernement dans les accords commerciaux à venir », a-t-elle soutenu, plaidant pour les communautés rurales et la sécurité alimentaire.

«Uniquement pour les producteurs laitiers, ce sont des manques à gagner permanents de l’ordre de 450 millions de dollars par année que les concessions leur coûtent. Pour l’ensemble des productions et de la transformation sous gestion de l’offre, on est clairement au-dessus du demi-milliard de dollars », avait indiqué jeudi le porte-parole du Bloc Québécois en matière d’agriculture, Yves Perron, à l’introduction d’un projet de loi sur les futures négociations commerciales.