Izabelle se relance et séduit les siens

MUSIQUE. Malgré la pandémie de Covid-19, la chanteuse native de Compton conquiert les cœurs avec quatre chansons sur six en français et se projette dans les arcanes de l’industrie musicale avec en prime, un nouvel album en 2021.

«Mon but était de revenir et de me retrouver», affirme la vedette de Coaticook qui enflamme les scènes depuis plus de 15 ans. Pour ses premiers pas en solo, elle a commis un premier EP, entourée de grands noms comme Alexandre Lapointe (The Brooks), Gautier Marinof, Céline Dion, Corey Hart, Marc Dupré etc.

Cet automne, quatre titres qui complètent l’EP à l’album Version 2.0 Deluxe, ont été traduits en français. L’interprète qui n’avait connu que l’anglais en Asie a pris goût à la langue de Molière et allégé son message au Québec.

«J’avais envie de me regrounder», dit l’artiste partie de son Compton natal il y a 17 ans. Izabelle (Gagnon de son vrai nom) reste viscéralement attachée à ses origines. La chaleur et la proximité des siens lui manquent cruellement mais la carrière prime sur le reste.

«Je suis appelée à jouer ailleurs mais l’esprit de la MRC me reste toujours tatoué sur le cœur» assure-t-elle. Son premier extrait, Self-Talk Session, est pourtant son hymne de libération des « moules » de sa société.

«Je ne voulais plus vivre la pression de l’approbation des autres, je ne suis pas parfaite mais je sais ce que je vaux», s’affirme-t-elle.

Une meilleure version de soi-même

L’album sorti en novembre 2019 a connu une forte adhésion du public. Ce sont au départ des milliers d’écoutes ou de vues soutenues par une campagne de sociofinancement. De Las Vegas à New York ou Dubaï en passant par l’Australie, le Maroc et le Québec, Izabelle a connu du beau monde. L’élan de solidarité autour de son talent a dissipé ses doutes sur sa capacité à voler de ses propres ailes.

«Ça devenait très personnel, les changements font peur mais cette campagne m’a encouragé», susurre la chanteuse prompte à défaire «l’image de l’artiste qui part de zéro à héros» sans mouiller le maillot.» Elle se dresse contre les gardiens de la magie du showbiz, promouvant l’esprit entreprenant et le sens du business à la base de toute réputation. Loin des groupes, elle s’est armée de plusieurs formations liées à son métier.

«C’était primordial que je sache dans quoi je m’embarque», dit-elle, le ton affranchi des filtres qui ont longtemps embrigadé son authenticité, avec «des tendances et des choses qui ne lui ressemblent pas.»

Le défi du deuxième album

La pandémie est «un gros point d’interrogation» chez Izabelle mais elle n’aura pas raison de sa détermination, puisqu’elle entre en studio en janvier pour l’enregistrement du 2ème album prévu pour le printemps 2021.

«On ira plus loin dans certaines thématiques abordées dans le premier album», projette-t-elle, confiante. Ses textes en direction des déshérités sociaux ou des victimes de violence conjugale, sont calqués sur son vécu en guise de soulagement.

«Ce sont des cicatrices qui restent même si elles sont derrière nous, et si je peux en inspirer d’autres, ça me rend encore plus heureuse», conclut-elle.

En marge du concept «Izabelle Chez vous», la chanteuse sera en spectacle le 7 novembre prochain dans un concert en ligne diffusé sur whiteboxplay.com. Dans cette programmation qu’elle partage avec des voix qu’elle admire à l’instar de Marc Dupré ou Florence K, la Coaticookoise célèbre le premier anniversaire de la sortie de l’album version 2.0. Pour faire d’une pierre deux coups, elle va y opérer le lancement de ses chansons en français et jouer en primeur les six nouveaux titres du nouvel album.