Après un incendie, un couple d’agriculteurs de Saint-Malo se redresse les manches

SAINT-MALO. Alors que la majorité des gens auraient baissé les bras face à des obstacles quasi insurmontables, Kathye Martel et Francis Courchesne, eux, ont fait preuve de résilience. Après que leur étable ait été complètement rasée par un incendie en décembre 2018, ce couple d’agriculteurs s’est retroussé les manches et a rebâti la ferme Kourtel, à Saint-Malo.

La date du 29 décembre 2018 restera à jamais gravée dans la mémoire des jeunes parents. «Je venais juste de finir de tirer les vaches, se souvient Mme Martel. Mon conjoint est entré en trombe dans la maison et m’a dit qu’il y avait le feu à l’étable. Ce sont nos voisins qui l’ont alerté. Sans ce petit geste, on aurait probablement perdu tout notre troupeau.»

Une fois les flammes maîtrisées, seulement une douzaine de têtes ont pu être sauvées du brasier, alors que l’entreprise en comptait 130.

En plein hiver, il a fallu agir rapidement pour trouver une étable prête à accueillir les animaux qui ont survécu. «Ça faisait environ un an qu’on était arrivé dans la région, alors on ne connaissait pas trop le milieu, avoue Francis Courchesne. Heureusement, Yannick Breton nous a grandement aidés. Il fallait leur trouver une place rapidement, pas dans deux ou trois jours. Finalement, elles ont été à la ferme du lac Lindsay, chez Alexandre Gendron, ainsi qu’à la ferme de Tommy Roy. Je tiens à les remercier de les avoir hébergées, le temps qu’on puisse se relever.»

Le feu, puis la pluie et les vents

Les propriétaires de la ferme Kourtel ont réfléchi avant de prendre la décision de rebâtir. «Ç’a été un coup dur, avoue M. Courchesne. On voulait rebâtir, mais ce n’était pas facile. On venait à peine de se partir, alors était-ce plausible de se relancer? On a tout pris ça en considération avant de donner le feu vert à la reconstruction.»

Et comme un malheur n’arrive jamais seul, la résidence familiale a été touchée par un coup d’eau. «On a dû refaire le solage de la maison au complet», se désole Mme Martel.

Les forts vents, qui sont monnaie courante à Saint-Malo, se sont aussi mis de la partie pour affaiblir la nouvelle construction. «Heureusement qu’on a réussi à tout repartir à la mi-mars, avant que le premier ministre mette le Québec sur pause en raison de la pandémie», lance le couple.

Maintenant, tout va très bien, affirment-ils. On compte 85 vaches à l’étable et l’entreprise agricole a des plans pour ajouter d’autres têtes. «L’objectif est d’avoir une centaine de vaches en lactation.»

Un milieu agricole

Originaire du Centre-du-Québec, le couple Martel-Courchesne a profité d’une occasion pour acheter cette entreprise agricole de Saint-Malo, en 2017. «On voulait vivre de l’agriculture. On s’est vite rendu compte que c’était un volet important de la vie ici. D’où on vient, s’il y avait une activité et que tu arrivais en retard parce que tu avais le train à faire, les gens ne s’en rendaient pas trop compte. Ici, si t’arrives en retard à ton activité « Bébé futé », les gens vont comprendre», raconte la maman du petit Benjamin, qui s’implique bénévolement au sein de la Maison de la famille de la MRC de Coaticook.