La ministre Marie-Claude Bibeau dresse un bilan des premiers mois de la pandémie

POLITIQUE. Malgré la pandémie et le confinement imposé des derniers mois, la ministre de l’Agriculture et députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau, a eu beaucoup de pain sur la planche. En plus d’avoir géré un ministère vital au garde-manger des citoyens, la politicienne a dû traverser l’histoire «We Charity» de l’intérieur en plus de se préparer à un éventuel scrutin automnal.

D’entrée de jeu, Mme Bibeau dit que le printemps a été quelque peu difficile, mais ses deux équipes sur le terrain à Sherbrooke et Ottawa se sont rapidement adaptées à la nouvelle réalité. «Je retournais de façon régulière à Ottawa, en plus de participer à de nombreux appels vidéo. J’ai gardé contact avec tous les maires de ma circonscription, avec l’Union des producteurs agricoles de l’Estrie ainsi qu’avec plusieurs organismes jugés essentiels durant ces moments. Ça me permettait de prendre le pouls de ce qui se passait sur le territoire.»

Quant au milieu agricole, la grande crainte de la ministre était celle du bris de la chaîne d’approvisionnement au niveau international. «Heureusement, ça s’est bien passé. Pour nous, ç’a été un gros ouf. Reste qu’il a fallu faire face à deux autres défis, soit ceux de la fermeture des restaurants au début de la pandémie ainsi que la question de la main-d’œuvre, tant dans les champs que dans les usines de transformation.»

«Ces jours-ci, je sens un sentiment de soulagement par rapport à tout ce que nous avons traversé, admet-elle. En discutant avec des producteurs, ils disent avoir eu un été pas si pire. Ce qu’ils remarquent, c’est que les gens achètent davantage et prennent conscience de l’importance de l’achat local. J’espère que ça va rester imprégné dans notre ADN une fois la pandémie terminée.»

À l’aise avec la saga «We Charity» et le déficit

Avec toute l’aide que le gouvernement canadien a distribuée au cours des derniers mois, le déficit du pays se chiffre maintenant à plus de 350 milliards de dollars. Malgré l’importance de celui-ci, Marie-Claude Bibeau dit être à l’aise avec ces chiffres. «Le Canada a les reins assez solides pour prendre en charge une bonne partie de la population durant ces temps exceptionnels. Si on ne l’avait pas fait, ce sont les gens qui, individuellement, se seraient endettés. Nous avons agi de façon responsable. Après tout, il fallait que les gens mettent de quoi sur leur table et que nos entreprises survivent.»

Quant à l’histoire «We Charity», la ministre affirme que ce qui s’est passé «est malheureux». «Ni le premier ministre [Justin Trudeau] ni l’ex-ministre des Finances [Bill Morneau] n’ont agi en leurs intérêts personnels. C’est d’une évidence. Ceci étant dit, aurait-il dû se retirer de la discussion? De toute évidence, oui. Il faut aussi rappeler que nous avons offert la gestion de ce programme de bourses [900 M$] pour de jeunes étudiants à un organisme sans but lucratif et non pas à une entreprise privée qui aurait bien pu se payer des bonus. Croire qu’il y a eu de la corruption dans ce dossier, c’est grossier de penser de la sorte.»

Tournée vers l’avenir

Le premier ministre Justin Trudeau livrera un discours du trône, le 23 septembre prochain. Suivra un vote de confiance de la Chambre, ce qui pourrait renverser le gouvernement. «En situation minoritaire, il faut toujours être prêt à un scrutin. Pour le moment, on ne met pas nos énergies sur ce volet. On aime mieux tenter d’identifier les meilleures stratégies pour relancer notre économie», estime Marie-Claude Bibeau.

L’équipe de circonscription de la députée souhaite aussi accompagner les gens dans la transition de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) vers l’assurance-chômage et les programmes temporaires.