Décès de son frère à la suite d’un accident de scooter: Meg-Ann Côté lance un appel à la prudence aux jeunes conducteurs

COATICOOK. Il y a dix ans, un drame impensable secouait la famille de Meg-Ann Côté. Son frère Jonathan, âgé de 14 ans, a été happé mortellement alors qu’il pilotait son scooter sur une petite route de Sainte-Edwidge-de-Clifton. Aujourd’hui sereine, elle souhaite lancer un message aux jeunes utilisateurs de la route. «Conduire n’importe quel véhicule, c’est un privilège, mais il vient aussi avec d’énormes responsabilités.»

La date du 13 août 2010 restera à jamais gravée dans la mémoire de la Coaticookoise. «Je me souviens de tous les détails de cette journée comme si c’était arrivé hier. On faisait des commissions pour la rentrée scolaire. En dînant, on a reçu un téléphone. C’était la police qui appelait de notre maison. Elle refusait de nous dire ce qui s’était passé. On est descendu très stressées. Quand la police veut te voir en personne, habituellement, ce n’est pas des bonnes nouvelles. En route, j’ai tenté de rappeler pour avoir d’autres renseignements. Quand j’ai demandé à la policière si je pouvais parler à mon frère, elle est restée de glace et n’a plus rien dit.»

À la maison, on leur apprend que Jonathan a été victime d’un accident et que les paramédics ont tenté de le réanimer lors du transport vers un hôpital de Sherbrooke. «J’ai tenté d’être forte pour ma mère, d’être un pilier pour elle, se rappelle celle qui avait 16 ans à l’époque. On est ensuite reparti vers à l’hôpital. C’est dans la chambre d’hôpital qu’on a appris la mauvaise nouvelle. Quand tout le monde est parti, je suis demeurée longtemps près de lui. Il me semble que ce qui venait de se passer, ça ne se pouvait pas.»

Selon les rapports du temps, le jeune conducteur du scooter aurait omis de faire son arrêt. Un grand champ de maïs et une haie de cèdres à une intersection auraient peut-être obstrué son champ de vision et c’est à ce moment que le violent impact a eu lieu avec une voiture. «On ne saura jamais ce qui lui est passé par la tête à ce moment-là, mais je refuse de croire qu’il a été irresponsable. Oui, ça faisait seulement huit jours qu’il avait son scooter, mais il le conduisait tous les jours. Il se levait à 5 h pour livrer La Tribune et partait ensuite pour travailler chez Gober. Il a fait tout ça pour se payer son scooter et ses cours. C’était le p’tit gars de 14 ans le plus responsable que je connaisse.»

Plus d’attention aux cours

Selon Meg-Ann Côté, une attention plus particulière devrait être portée lors des cours pour l’obtention d’un permis de classe 6D (scooter). «À l’époque, la partie pratique se déroulait dans un stationnement de centre d’achats. Il devrait y avoir des situations où on doit partager la route avec des voitures, des piétons, comme dans la vraie vie.»

Appuyée par la famille

Dans sa sortie, Meg-Ann Côté a été appuyée par sa famille. «Pour nous, le 10e anniversaire est un moment marquant. Ce que nous ressentons, c’est un peu moins douloureux. Nos pensées sont plus reliées à de beaux souvenirs.»

Elle souhaite lancer un message aux jeunes qui pensent faire l’acquisition d’un scooter pour leurs déplacements. «Ça vient avec énormément de responsabilités. T’as l’impression d’être libre sur ton scooter, mais tu n’es pas seul au monde sur ta bébelle», dit-elle, sans toutefois vouloir faire peur aux apprentis pilotes.

Quant aux automobilistes? «Regardez toujours autour de vous. Tu ne conduis pas juste pour toi, mais aussi pour les autres», conclut-elle.