Les ainés : l’inspiration de Serge Fournier

SOCIÉTÉ. Serge Fournier et les personnes aînées sont synonyme d’un mariage parfait pour les deux parties. Elles représentent une source d’inspiration pour ce travailleur de milieu, tandis que cette tranche de population profite de son écoute pour les accompagner et briser l’isolement.

Ce Coaticookois d’origine a toujours aimé côtoyer ces gens d’expérience. «J’ai toujours été près d’eux et j’ai déjà été préposé aux bénéficiaires, témoigne-t-il. Voilà pourquoi j’ai pris le job de travailleur de milieu auprès des aînés dans la MRC. J’ai même réalisé mon rêve d’aller à l’université en gérontologie, en service social et en psychologie pour mieux les épauler.»

Cet homme de 58 ans adore son travail. Il se considère comme un pont entre les aînés et les services offerts pour les aider. Il les fréquente. Il les écoute. Il détecte leurs soucis et leurs inquiétudes.

Pour ce faire, il adopte la méthode des travailleurs de rue, soit de fréquenter sa clientèle là où elle se trouve. «Mon bureau de travail est le Tim Horton ou le McDonald’s», rigole-t-il avec une réelle teinte de vérité.

Serge Fournier est convaincu que la société actuelle devrait imiter l’attitude des sociétés étrangères ou du passé qui valorisent davantage les aînés. Il pense que la pandémie du coronavirus représente la prise de conscience parfaite pour effectuer ce virage.

Selon lui, on se rend enfin compte qu’on doit améliorer la qualité de vie des aînés, briser l’isolement et la solitude. «Ils sont plutôt une source d’inspiration, spécifie-t-il. Ces doyens ont du vécu, de la résilience, de l’expérience et de la sagesse. Ce sont des mentors, car on a beaucoup à apprendre d’eux.»

Son travail lui permet aussi de contribuer à combattre l’âgisme, ce phénomène grandissant au Québec et ailleurs dans le monde. M. Fournier veut éliminer les préjugés disant, par exemple, que la «petite madame est juste bonne pour écouter la télé ou trop vieille pour faire des activités».

«Il faut stimuler l’autonomie au maximum, encourage-t-il. Les voir agir, bouger et interagir contribue aussi à combattre l’âgisme. Même de petites réussites quotidiennes font gagner de l’estime de soi, du bonheur et de la santé.»

Il peste évidemment contre l’intimidation et la maltraitance envers les aînés. Il encourage d’ailleurs sa clientèle à dénoncer ces actes qu’il juge inadmissibles. «Se plaindre d’une fraude ou de harcèlement, par exemple, est comme un cadeau à se faire, dit-il. Il faut se libérer de ce fardeau pour mieux vivre. Débarrassez-vous de ces expériences toxiques pour profiter davantage de la vie.»