Paramedics: 2500 signatures en vue contre les horaires de faction

SANTÉ. Le syndicat des paramédics de l’Estrie dit avoir déjà recueilli plus d’un millier de signatures pour la pétition qu’il a initiée en vue de l’amélioration de la qualité des services d’urgence.

La pétition contre les horaires de faction a été lancée le 12 juin dernier. Elle a déjà enregistré 700 signatures à Stanstead et 400 dans d’autres régions selon le syndicat qui entend rassembler 2500 signataires en 4 semaines.

«Nous avons du soutien parce que la pratique des horaires de faction est dangereuse pour la population», conclut Sylvain Gagnon, le vice-président du syndicat des paramédics de l’Estrie.

Le leader syndical explique qu’avec les horaires de faction, les paramédics à la maison doivent se rendre à la caserne à bord de leurs véhicules personnels avant d’emprunter l’ambulance pour se rendre sur le lieu de l’intervention. Cette démarche repousse le délai d’intervention alors qu’avec l’horaire à l’heure, les agents descendent directement sur le terrain.

«10 minutes sont suffisantes pour perdre un patient», redoute M. Gagnon, avec un air de regret pour ces administrations de soins tardives et le taux d’hospitalisation élevé.

La population n’est pas la seule victime du temps de réponse plus long dans les services d’ambulance.

«C’est dur mentalement pour les agents parce qu’ils peuvent avoir un appel à n’importe quel moment, de jour comme de nuit, pendant les 7 jours de garde », plaide le syndicaliste.

La pression sur les autorités

La démarche du syndicat consiste à associer la population et les élus à la mobilisation pour faire entendre raison au gouvernement. Il entend solliciter l’accompagnement des maires dont les notes de conseil municipal seront acheminées sur la table des députés pour faire pression sur Québec. Les syndicalistes se disent rassurés de la sensibilité de certains députés comme François Jacques, l’élu de Mégantic présenté comme étant un de leurs anciens confrères.

La revendication est contenue dans les demandes de révision de la convention collective échue au 31 mars 2020. Elle était assortie d’une entente conclue avec le gouvernement libéral en vue d’accéder à la transformation progressive vers des horaires à l’heure dans toutes les régions.

Le processus a été interrompu à l’arrivée du régime caquiste dont les réponses laissent les syndicalistes sur leur faim.

« Ils ne respectent pas leurs engagements et nous donnent toujours des réponses sans suite», explique Sylvain Gagnon, dans une allure de patience abusée. En plus de Stanstead, les Municipalités de Weedon, Valcourt, Asbestos, East-Angus, Coaticook et Windsor sont couvertes par des paramédics qui travaillent selon l’horaire de faction.

Selon le syndicat, les autorités continueraient d’utiliser les données de 2015/2016 qui limitent la nécessité de passer aux horaires à l’heure parce que cela leur coûterait plus cher.

« On ne peut pas maintenir les horaires de faction dans des services d’urgence en 2020 », réitère Sylvain Gagnon, convoquant à ce sujet des arguments démographiques. La croissance et le vieillissement de la population ne facilitent pas les choses. Les horaires de faction avaient pourtant disparu pendant la pandémie de Covid-19 qui gonflait le nombre d’appels d’urgence. Le confort n’a duré que deux mois.