Steve Proulx est fidèle au poste depuis 20 ans

LONGÉVITÉ. Parce que la crise du coronavirus a pris le haut du pavé et a bousculé le quotidien d’un peu tout le monde, Steve Proulx n’a pas eu droit à de grandes célébrations pour souligner ses 20 ans de service au Carrefour jeunesse-emploi (CJE) de la MRC de Coaticook. Il faudra sans doute se reprendre lors du 25e

Car s’il n’en tenait qu’à lui, Steve Proulx serait à la tête du CJE pendant plusieurs années encore.

Même s’il a franchi le cap de la cinquantaine, il a encore la passion d’un jeune premier pour son boulot. «J’aime toujours autant ma job et j’ai la chance d’être entouré de très bons employés. Sincèrement, c’est très rare les matins où je n’ai pas le goût de rentrer au travail», indique celui qui a dû surmonter plusieurs défis après avoir perdu la vue en 1989.

Arrivé au CJE de Coaticook le 20 mars 2000, M. Proulx a plus tard occupé le rôle de directeur général de 2007 à 2010, avant de reprendre ce poste de direction en 2015. «Lorsque j’ai commencé, il n’y avait que François Fréchette (alors directeur) et moi. L’organisme s’est développé au fil du temps, si bien que nous comptons maintenant huit employés. Certains d’entre eux ont entre 10 et 18 ans d’expérience. Ça nous donne une belle stabilité dans l’équipe», constate-t-il.

Gérer l’après-crise

Comme la plupart des entreprises, le CJE de la MRC de Coaticook a dû se soumettre au télétravail dès la mi-mars, en raison des événements qu’on connaît.

Habitué d’affronter des obstacles depuis 30 ans, Steve Proulx n’a pas été ébranlé outre mesure par cette nouvelle façon de faire. «Tout le monde avait déjà son portable et était équipé pour travailler à la maison. Dans mon cas, la seule différence actuellement est que je ne peux plus compter sur la présence physique de mon adjointe administrative, qui était mes yeux au bureau», explique-t-il.

Le directeur général s’interroge aussi sur les retombées qu’aura la crise du coronavirus. «On se prépare déjà pour l’après-COVID. Notre mandat est d’aider les travailleurs en recherche d’emploi et il faut s’attendre malheureusement à voir le taux de chômage augmenter. On risque d’être débordé», croit-il.

Retour au golf

Ancien sportif de haut niveau – il a notamment été gardien de buts des Cantonniers de Magog midget AAA – , Steve Proulx a continué de pratiquer certaines activités physiques après avoir perdu l’usage de ses yeux.

Il y a quelques années, il s’est même adonné au golf durant un été. «Je crois que je vais recommencer à frapper des balles. Mon fils a manifesté l’intention de jouer cet été et on va installer des filets afin qu’on puisse tous les deux pratiquer à la maison.»

Se décrivant comme casanier, le directeur général du CJE n’a vraiment eu aucune difficulté à s’adapter au confinement.

«Sincèrement, je me considère choyé dans la situation actuelle, car je sais que ce n’est vraiment pas facile pour tout le monde. Présentement, je passe du temps avec mon gars et ma blonde, alors que ma conjointe et moi avons la chance d’avoir encore nos salaires.  Et si jamais je commence à faire du ventre parce que je suis un peu moins actif, j’ai un très bon tapis roulant pour me ramener à l’ordre», précise-t-il en riant.