Une ferme de Waterville investit dans le bien-être de ses animaux

WATERVILLE. Lorsqu’est venu le temps de mettre à niveau leurs installations et d’en construire de nouvelles, les dirigeants de la ferme Bessette et frères de Waterville ont d’abord pensé au confort ainsi qu’au bien-être de leurs animaux.

René Bessette, qui s’occupe des activités quotidiennes à la ferme avec son fils Guillaume, a d’abord reconnu qu’il commençait à être un peu à l’étroit. «Les bâtiments

qu’on avait dataient de plus de 45 ans. Lorsqu’on prend nos grandes productrices, il était donc difficile de répondre aux nouvelles normes en matière de bien-être animal. Lorsqu’on a décidé d’y aller avec l’agrandissement, notre priorité était d’offrir ce qu’il y avait de mieux pour nos animaux.»

Inauguré il y a quelques semaines à peine, le nouvel espace prône le concept de liberté totale pour les vaches. Celles-ci peuvent même se reposer sur leurs nouveaux matelas d’eau. «C’était drôle de les voir les premiers jours, rigole M. Bessette. On les regardait et c’était comme si elles nous disaient en beuglant de leur amener de la nourriture et de les traire. Mais, ce n’est plus comme ça qu’on fonctionne. Il y a eu tout un apprentissage à faire le premier mois. Ç’a été un peu plus difficile avec le premier groupe, mais, les vaches étant des animaux grégaires, les autres ont suivi assez rapidement.»

Dorénavant, à la ferme Bessette et frères, la traite est entièrement automatisée. «On a longtemps hésité avant de s’en aller vers cette technologie. Depuis la dernière décennie, ç’a beaucoup évolué et on a été conquis.»

Les vaches vont donc de leur propre gré vers le robot pour se faire traire. L’entreprise en possède trois. Lors de la traite, le collier envoie des signaux à l’ordinateur pour savoir si l’animal peut donner son lait. «Si elle a donné son quota, les portes s’ouvrent et l’animal quitte. Ça arrive parfois puisqu’après avoir donné son lait, la vache reçoit une petite moulée. C’est un genre de récompense pour les inciter à revenir», mentionne M. Bessette.

Installé à l’ordinateur du robot, le principal intéressé montre la quantité de lait obtenu lors de la traite ainsi que l’information relative à savoir de quel pis le liquide fort en calcium provient.

Le concept de liberté totale a également été pensé en fonction de la hiérarchie chez cet animal. «Dans un troupeau, t’as souvent la grande « boss » jusqu’aux animaux un peu plus dominés. Les vaches voudront toujours se prouver entre elles. Si on prend une vache dominée en exemple. Lorsqu’elle voudra aller donner son lait, s’il y a une vache dominante sur son passage, elle va probablement se priver d’y aller, de peur de recevoir un coup de tête. Dans notre nouvelle étable, on a prévu un passage secondaire où elle pourra la contourner. Au départ, on s’est posé la question à savoir si c’était vraiment nécessaire. Lorsqu’on l’a vu en pratique, on s’est dit que ça en valait la peine.»

Les autres bâtiments renouvelés

L’étable centenaire, qui est demeurée tout près du nouveau bâtiment, a elle aussi reçu une cure de rajeunissement. On l’utilise maintenant pour «la relève» et les animaux âgés de 0 à 2 ans. «On a utilisé le même concept de liberté totale pour eux. Les petits bébés couchent maintenant sur des planchers chauffants. Anciennement, on mettait une grande litière de paille. Là, on n’a qu’à ajouter un petit tapis en caoutchouc et un p’tit peu de copeaux de bois et le tour est joué.»

Tous ces travaux ont nécessité de «gros» investissements, note le propriétaire, sans toutefois vouloir dévoiler la nature de ceux-ci.

Des changements pour les employés

Les changements à la ferme Bessette et frères ont aussi été réalisés pour alléger le lourd travail des employés. «La problématique de pénurie de main-d’œuvre, on n’y échappe pas non plus dans notre secteur», mentionne le propriétaire.

«La production laitière, c’est un travail sept jours sur sept pendant de très longues heures. Il est difficile pour nous de recruter la nouvelle génération, surtout les soirs et les fins de semaine. Ç’a un peu été la bougie d’allumage. On a quelques employés qui approchent de leur retraite, alors on ne voulait pas vivre cette problématique. On a décidé d’agir avant qu’elle nous frappe de plein fouet.»