Loi 40: l’ex-président de la Commission scolaire dénonce l’abolition de la structure

ÉDUCATION. Maintenant ex-président de la Commission scolaire des Hauts-Cantons, Yves Gilbert ne mâche pas ses mots envers le gouvernement Legault, lequel a aboli ces institutions pour en faire des Centres de services via la loi 40. «Je nous vois comme un caillou de moins dans le soulier du ministre», image-t-il.

Dans tout le processus qui a mené à l’adoption de cette loi par bâillon, M. Gilbert déplore le fait que les commissaires n’ont pratiquement pas été consultés. «On nous a méprisés et ça fait mal, peste-t-il. Ce n’est pas le sort qu’on méritait. Ce sont des hommes et des femmes qui ont donné temps et énergie pour améliorer la réussite de nos jeunes par des choix d’orientation budgétaire. C’est encore méconnu du public.»

L’ex-élu scolaire dit avoir certaines inquiétudes pour le futur. «Ce qui me fait le plus peur, c’est la perte du contrepoids citoyen face à une centralisation du pouvoir à Québec, explique-t-il. Le directeur général alors devient porte-parole. Ce ne sera certainement pas lui qui ira sur la place publique pour dénoncer les pratiques de son ministre [de l’Éducation]. Pour moi, c’est une grande perte.»

Le mode électif proposé par le ministre de l’Éducation n’est pas meilleur que celui des commissaires, croit le principal intéressé. «Dans les Hauts-Cantons, seulement cinq parents seront nommés et pour tout un grand bassin. On change pour un modèle qui n’est pas plus performant sur la représentativité.»

L’ex-président reconnaît cependant que «les autobus continueront de circuler, les professeurs donneront toujours leurs cours et les directeurs, eux, dirigeront leurs équipes dans les écoles.»

Les élus de la région de Coaticook étaient Patricia Sévigny (vice-présidente – secteur Coaticook-Nord), André Couture (secteurs Compton, Martinville, Sainte-Edwidge et Waterville), Simon Morin (secteurs Coaticook-Sud, Dixville, Stanstead-Est) et François Lessard (secteurs Coaticook-Est, East Hereford, Saint-Herménégilde, Saint-Malo et Saint-Venant-de-Paquette).

Réplique des parents et du DG

Les comités de parents de la grande région de l’Estrie répondent «présents» et offrent leur collaboration et leur aide pour la transition. «Nous souhaitons que la transition d’un conseil des commissaires vers un conseil d’administration se fasse de la façon la plus harmonieuse possible», dit un message signé par Sophie Martineau-Dupont, du comité de parents du centre de services scolaires des Hauts-Cantons.

Le directeur général Martial Gaudreau a quant à lui remercier les anciens élus pour leur «grand dévouement pour les élèves». «Leur réussite restera au cœur de notre mission et de nos priorités dans tout ce processus de changement», note-t-il.