Accro à la vie: Théa Jubinville accepte d’être porte-parole du spectacle à Coaticook

ÉVÉNEMENT-BÉNÉFICE. Le spectacle-bénéfice Accro à la vie, qui sera présenté les 7 et 8 février prochains au Pavillon des arts et de la culture de Coaticook, ne pouvait trouver une meilleure porte-parole en la personne de Théa Jubinville.

La jeune femme de 21 ans, aujourd’hui, sourit à la vie, ce qui n’a pas toujours été le cas. Après que sa mère et son parrain se soient enlevé la vie au cours des dernières années, la Coaticookoise avoue avoir «vu noir» pendant quelque temps. D’où l’importance de s’impliquer dans un événement qui amasse des fonds pour le programme de lutte contre le suicide de la Maison des jeunes de Coaticook. «Après le décès de ma mère, j’ai rencontré Simon [Lebel, le grand manitou du spectacle] et je lui ai dit que j’aimerais m’impliquer bénévolement. Je voulais faire partie de cette belle gang et faire ma part pour célébrer la vie, amasser des fonds pour la lutte contre le suicide. Pendant plusieurs années, j’ai été impliquée en arrière-scène.»

«J’ai quitté pour les études pour Québec il n’y a pas si longtemps, poursuit-elle. On m’a recontacté récemment pour savoir si je ne voulais pas devenir la porte-parole du spectacle. J’ai accepté sans hésitation. Ça m’a fait plaisir qu’on pense à moi pour porter le message de l’événement.»

Deux pertes qui ont fait mal

La vie n’a malheureusement pas épargné Théa Jubinville. À l’âge de 14 ans, sa mère s’est enlevé la vie dans un accident de voiture. «C’est arrivé le 1er novembre 2013, se souvient celle qui avoue ne plus avoir de difficulté à en parler. J’étais alors en 3e secondaire. Durant tout ce temps, on dirait que je gardais toutes mes émotions en dedans. J’ai consulté un peu certaines ressources à l’école, mais sans plus.»

Puis vient le décès de son parrain, qui, lui aussi, s’est enlevé la vie. La réaction de la jeune femme a alors été fort différente. «Pour ma mère, on dirait que je n’avais pas vraiment fait mon deuil. Au décès de mon parrain, les émotions sont toutes remontées. C’est comme si je revivais une deuxième fois ce qui s’est passé pour ma mère. J’ai vu noir et j’étais moi-même sur le point de passer à l’acte», mentionne-t-elle.

Loin de sa famille puisqu’elle est aux études à Québec, son oncle, qui l’a pris sous son aile lors du décès de sa mère, lui offre un conseil qui changera son parcours. «Il m’avait dit d’aller chercher de l’aide, de ne pas rester toute seule.»

Les démarches ont été longues. Elle a même décrié la situation dans la région de la Vieille-Capitale. Des coups de fil à une ligne d’écoute de prévention sur le suicide et sa présence à des groupes d’entraide l’ont ensuite grandement aidée.

Un message d’espoir

À titre de porte-parole du spectacle Accro à la vie, la Coaticookoise souhaite lancer un message à tous ceux qui ont les idées noires, surtout les plus jeunes. «L’adolescence est souvent une période où on apprend à se découvrir et où l’intimidation est malheureusement présente dans certains milieux. Je pense que le plus beau message qu’on pourrait lancer, c’est celui de ne pas avoir peur d’aller chercher de l’aide, de laisser de côté son orgueil.»

Elle-même l’a fait. Théa termine présentement ses études en «Décoration intérieure et présentation visuelle» au Centre de formation professionnelle Marie-Rollet, à Québec. «Je compte bien revenir à Coaticook une fois mon parcours terminé. Je rêve d’œuvrer en tant que designer intérieur», conclut-elle.