La Chambre de commerce de Coaticook réagit à la mise à jour économique du gouvernement fédéral

ÉCONOMIE. La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et la Chambre de commerce et d’industrie de la région de Coaticook (CCIRC) constatent non seulement l’absence d’un plan de résorption réaliste du déficit budgétaire, mais aussi une absence de contrôle des dépenses du gouvernement fédéral dans sa mise à jour économique et budgétaire, déposée ce matin. Elles demandent que ce plan soit déposé au prochain budget.

Au budget du mois de mars dernier, le déficit prévu pour 2019-2020 était de 19,8 G$. Quelques mois plus tard à l’occasion de la mise à jour économique, du ministre des Finances, le déficit se situerait plutôt à 26,6 G$ pour l’année en cours, soit une hausse de 34 % par rapport aux projections. «Cette situation préoccupe grandement la communauté d’affaires de la région de Coaticook et contraste avec la saine gestion budgétaire actuelle du gouvernement du Québec», affirme le président de la Chambre de commerce et d’industrie de la région de Coaticook, Francis Riendeau.

«Le Canada rencontre l’une des plus fortes croissances économiques sur la planète, mais visiblement, nous ne profitons pas de cette excellente conjoncture pour s’attaquer aux déficits annuels. Pour nous, c’est une fois de plus, une occasion ratée alors que le déficit pourrait rapidement devenir hors de contrôle si l’économie devait tomber en récession», constate Kathy Megyery, vice-présidente, Stratégie et affaires économiques de la FCCQ.

«Même le ratio dette/PIB n’est pas stabilisé puisqu’il a augmenté dans les deux dernières années, alors que le gouvernement fédéral utilise cet argument pour expliquer les déficits importants qu’il présente année après
année», poursuit Kathy Megyery.

Des déficits projetés plus élevés d’ici 2025

La FCCQ et la CCIRC constatent que les prévisions pour les années subséquentes dépasseront également les projections du printemps dernier. « Seulement pour l’année 2020-21, le solde budgétaire déficitaire devrait atteindre 28,1 G$ plutôt que 19,7 G$ (+43 %), tandis que pour 2021-22, un déficit 22,1 G$ (+49 %). Dans le meilleur des scénarios présentés aujourd’hui, les projections budgétaires sont de l’ordre de 11,6 G$ de déficit pour 2024-25», ajoute le directeur général de la CCIRC, Roger Garceau.

«Même si le ministre des Finances soutient aujourd’hui qu’il souhaite améliorer la transparence dans les rapports financiers du gouvernement par l’entremise de consultations, les déficits pendant ce temps continuent de prendre de l’ampleur plutôt que d’envoyer les signaux de retrouver l’équilibre budgétaire», dit Roger Garceau. La FCCQ et la CCIRC rappellent que durant la campagne électorale de 2015, l’engagement du gouvernement actuel était de retrouver l’équilibre budgétaire à sa dernière année de mandat, ce qu’il n’a pas atteint et qu’il n’atteindra pas.

«On constate toujours l’absence d’un plan de résorption du déficit réaliste et c’est inquiétant. Même si les projections de dépassement réduisent substantiellement pour 2024-25, nous sommes toujours devant une incertitude quant aux moyens qui seront pris pour y arriver. Serons-nous même en mesure de nous limiter aux chiffres présentés aujourd’hui, étant donné que les projections ont passablement changé dans les dernières années? Bref, rien pour rassurer la communauté d’affaires malheureusement», conclut Kathy Megyery.