Campagne des paniers de Noël: la générosité suffira-t-elle à combler les besoins à Coaticook?

COATICOOK. À l’approche du temps des Fêtes, le Centre d’action bénévole de la MRC de Coaticook lance un appel à la générosité. Le nombre de dépannages a explosé au cours des dernières semaines et, pour répondre à la demande, il faudra largement surpasser l’objectif de la campagne des Paniers de Noël.

«Lorsqu’on a lancé notre campagne le mois dernier, on disait que notre objectif était de 50 000 $. Dans les faits, ça nous prendrait plutôt 60 000 $ pour être en mesure de faire tous les dépannages de la prochaine année», souligne la directrice du Centre d’action bénévole de la MRC de Coaticook, Marjorie Tyroler.

Le nombre de demandes en aide alimentaire faites à l’organisme de la rue Cutting est passé de 8 à 22  chaque semaine, comparativement à la même période en 2018. «Avant, on pouvait affecter une personne à l’accueil et à la préparation des dépannages alimentaires. Ça comptait pour environ le tiers de sa tâche. Aujourd’hui, ça me prend plus qu’une personne à temps plein pour faire ce même travail», reconnaît Mme Tyroler.

À en croire les statistiques, la situation est loin d’être unique à la région de Coaticook? «C’est assez généralisé partout en Estrie, raconte la directrice générale du CAB. Chaque année, une personne sur 17 a recours à de l’aide d’une banque alimentaire. On est dans cette moyenne.»

Qui demande de l’aide?

Qui demande des dépannages alimentaires au Centre d’action bénévole? D’abord, il y a les personnes inaptes à travailler. Puis, viennent les gens en rupture de revenus et ceux qui vivent un événement extraordinaire non planifié. «Peu importe ce qui les pousse à venir ici, ils ne viennent jamais de gaité de cœur. La plupart pilent sur leur orgueil. Certains pleurent et ressentent de la honte», mentionne la coordonnatrice du maintien à domicile et des dépannages de l’organisme, Isabelle Routhier.

«Il y a même des gens qui arrivent et qui n’ont pas mangé, poursuit-elle. C’est pourquoi on conserve parfois de la soupe ou des petits plats dans un congélateur situé dans la pièce où on reçoit les gens.»

Ils sont de plus en plus nombreux aussi à demander de l’aide. La directrice générale du CAB a une théorie pour expliquer cette situation. «D’abord, les emplois à faibles salaires et saisonniers ne cessent d’augmenter. Les ménages sont de plus en plus endettés. Le niveau de détresse psychologique est aussi palpable. Ça crée la tempête parfaite, malheureusement», souligne Marjorie Tyroler.

À ses yeux, pour les services que rend le CAB à l’ensemble de la population, l’organisme demeure encore sous-financé de la part des différents paliers de gouvernement.  Heureusement, grâce à des dons, on peut poursuivre les activités. Notons les quelque 16 000 $ reçus de la Fondation Tillotson dans le cadre de la campagne des Paniers de Noël. «Nous sommes aussi très reconnaissants des dons de nos commerces, comme le Tigre Géant, O’Bagel Café, la Place Water et la Laiterie de Coaticook, qui nous alimentent 52 semaines par année. Récemment, nous avons eu aussi un don de 192 lb de tomates de l’Abri végétal et des surplus de pommes du Gros Pierre. C’est un peu grâce à toute cette générosité qu’on peut poursuivre nos activités.»

On souhaite également mettre en place un programme de transformation de fruits et de légumes au cours de la prochaine année. On veut aussi se doter d’un convoyeur pour la manutention de tous les aliments qui font leur entrée dans le bâtiment.