Accidents agricoles: «il faut faire encore plus que de la prévention», affirme le président de l’UPA Coaticook

AGRICULTURE. Des détecteurs de gaz installés dans des silos pourraient-ils éviter de futurs accidents, comme celui qui a coûté la vie à un agriculteur de 33 ans de Saint-Herménégilde?

C’est du moins ce que pense le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de Coaticook, Philipp Stirnimann. «Les gaz qui se retrouvent dans les silos et qui peuvent nous intoxiquer sont très sournois, car on ne les voit pas, indique-t-il. Non seulement ça, mais il peut y avoir des moisissures, des champignons ou tout simplement un manque d’oxygène à une certaine hauteur. Un détecteur nous permettrait d’y voir plus clair. Ça existe déjà. La plupart qui viennent réparer nos silos en ont.»

La chute mortelle de Nicholas Lanciaux dans un silo, survenue le 27 juillet dernier, a bouleversé le président de l’UPA Coaticook. «Je faisais mes travaux sur la ferme et dans mon silo et ça m’a tracassé toute la fin de semaine, admet M. Stirnimann. Il y a tellement de problèmes qui peuvent survenir. La norme, dans le milieu, c’est de laisser fonctionner le souffleur pour aérer le silo. Parfois, le silo est à moitié vide et l’air ne circule pas jusqu’au fond. C’est arrivé à deux amis producteurs de Victoriaville. Le lendemain, ils sont allés dedans faire des travaux. Plus tard, ils se sont sentis mal. Ils ont été intoxiqués et ont été trois semaines aux soins intensifs. Ils ont été à un cheveu de mourir.»

«Ça prend vraiment un détecteur pour éviter ce genre de situation. La prévention aura toujours sa place, car il faut sensibiliser les agriculteurs aux différents dangers que des silos ou des fosses peuvent poser», poursuit Philipp Stirnimann.

L’Union des producteurs agricoles se penchera sur cette thématique et compte proposer des ateliers et de la formation. La Commission des normes sur l’équité, la santé et la sécurité au travail (CNESST) est également plus stricte quant aux normes entourant les équipements nécessaires lorsqu’on travaille en hauteur, comme dans un silo. D’ailleurs, l’organisme étudie présentement ce qui s’est passé du côté de Saint-Herménégilde.