La production laitière biologique gagne en popularité

COMPTON. Le phénomène peut encore paraître relativement marginal, mais la production laitière biologique gagne en popularité. Au cours des prochaines années, une trentaine de producteurs se joindront au mouvement, une nouvelle applaudie par l’un des administrateurs du Syndicat des producteurs de lait biologique du Québec, Vincent Bolduc.

Celui qui est également copropriétaire de la ferme Pierre Bolduc à Compton estime que la demande pour ce type de produit est de plus en plus grandissante. Voilà pourquoi le regroupement a été de l’avant avec une campagne nationale au cours des dernières semaines. «On souhaite mettre de l’avant le lait biologique à la ferme», explique M. Bolduc.

Le lancement de cette initiative coïncide avec un moment bien particulier dans l’évolution de ce volet agricole. «Si on recule au cours des cinq dernières années, on manquait de lait. L’an dernier, pour la première fois, les transformateurs ont eu assez de lait pour développer de nouveaux produits. On s’est laissé un peu de temps, puis là, on souhaite développer ce marché.»

Le défi est grand, soit celui de doubler la production au Québec, où la majorité des producteurs se retrouvent dans des régions éloignées comme celles du Bas-Saint-Laurent et du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Le mouvement gagne Compton

À Compton, la ferme Pierre Bolduc est entrée dans le mouvement alors que les trois fils du propriétaire ont pris les rênes. L’établissement possédait toutefois déjà l’accréditation biologique dans les champs depuis 1996. «C’est venu tout naturellement. À la maison, on mange bio. La ferme l’était aussi. On vivait dans ce monde-là. Ç’aurait été un non-sens de ne pas aller dans cette direction au niveau de notre lait. On y est allé par principe.»

Cette nouvelle génération d’agriculteurs pousse d’ailleurs partout en province. «92 % des propriétaires de fermes laitières biologiques ont de la relève. C’est le contraire lorsqu’on parle de production traditionnelle», fait remarquer Vincent Bolduc.

Pour obtenir la certification biologique, plusieurs points doivent être atteints. Les vaches doivent être amenées quotidiennement au pâturage et on doit utiliser des techniques de médecine douce. «Il faut se tenir loin des antibiotiques et faire le moins de traitements possible. C’est ce que mon père faisait avant d’obtenir sa certification. Il avait le bio en dedans de lui. Il allait aussi à contresens de ce que lui dictait l’agriculture à l’époque.»

Notons également que les fermes certifiées doivent être inspectées annuellement et faire l’objet de quelques visites-surprises chaque année. Les normes de certification sont aussi révisées tous les cinq ans.