Jessika Beaudry veut raconter son histoire dans un livre

COATICOOK. Déterminée à raconter son histoire, mais aussi celle de sa regrettée mère Michèle Beaudry, Jessika Beaudry planche sur l’écriture d’un livre. Ce bouquin, elle aurait bien aimé l’offrir en cadeau à celle qui lui a donné la vie et qui est malheureusement décédée il y a quelques semaines.

La jeune femme de 19 ans a réfléchi longuement avant de se lancer dans cette aventure. Cette ouverture devait avant tout lever le voile sur des moments difficiles, admet Jessika. «J’aborde la bipolarité de ma mère, ses problèmes d’alcool et le fait qu’elle a perdu ma garde alors que je n’avais que quatre ou cinq ans. C’est ma grand-mère qui m’a pris sous son aile à l’époque.»

L’idée de raconter son histoire lui est venue alors qu’elle était en 3e secondaire, au Collège François-Delaplace de Waterville, une école qui, dit-elle, l’a grandement épaulée dans son parcours éducatif. «Je me suis ouverte sur ma famille à plusieurs de mes collègues de classe et à mes professeurs. Ils ont été touchés par mon histoire. Certains d’entre eux m’ont approchée pour que je raconte mon histoire à plus grande échelle. Ils trouvaient époustouflantes toutes les choses pas faciles que j’ai vécues.»

Comme le français et elle faisaient difficilement bon ménage, elle a, à l’époque, écarté l’idée d’écrire un livre. «Si j’écrivais en mes propres mots, j’avais peur que personne ne comprenne mon histoire, se désole-t-elle. Un peu plus tard, je me suis mise à m’enregistrer, puis à retranscrire tout ce que je disais. Je le faisais d’abord comme passe-temps. Ça me libérait, car j’ai vécu énormément de choses dans ma vie.»

Dans un petit milieu, les préjugés et les ouï-dire circulent facilement. Et c’est un peu pour mettre fin à ce cercle vicieux que Jessika Beaudry souhaite publier son livre. «Je travaille (dans un commerce de Coaticook) et il y a des clients qui ne voulaient pas passer à ma caisse parce que j’étais la fille de Michèle. Ça m’irritait et ça me faisait beaucoup de peine. Je voyais le jugement dans leurs yeux. Parfois, je me sentais obligée de mentir, de dire que je ne parlais plus à ma mère.»

Ces mensonges lui créaient un grand mal. «J’ai beaucoup pleuré à cause de ça. Ma mère, c’est mon idole. Je l’ai toujours aimée. On avait une relation tellement forte. Elle a vécu sa jeunesse un peu sur le tard. Quand j’étais ado, ma mère, c’était un peu comme ma sœur. Nous étions très liées et, les week-ends qu’on se voyait, on faisait des soirées de filles.»

Aider son prochain

Tout simplement intitulé «Michèle» pour le moment, l’auteure aimerait ajouter le premier titre auquel elle avait pensé avant le décès prématuré de sa mère, soit «Une vie pas comme les autres».

Jessika complétera son ouvrage cet été. «Je veux créer un effet « boom » en finale. Je veux que les gens connaissent ma mère sous un autre jour. J’ai tellement entendu d’histoires circuler à son sujet. Le message que j’aimerais dire à ses détracteurs et à ceux qui perpétuent justement ces histoires, ce serait de ne pas juger les gens malgré les erreurs qu’ils ont commises. Fais-toi ta propre idée et n’hésite pas à poser des questions aux gens concernés.»

Étudiante en technique d’éducation à l’enfance au Cégep de Sherbrooke, l’auteure en herbe souhaite aussi redonner au suivant une fois son livre publié. «Je pense m’en être sortie et j’aimerais partager mon expérience avec ceux qui vivent ce même genre de situations. Je veux faire voyager mon histoire et faire des conférences, c’est certain», conclut-elle de façon enthousiaste.