Abolition des commissions scolaires: «On va perdre des gens dédiés à l’éducation»

ÉDUCATION. Le gouvernement de François Legault a une fois de plus réitéré son intention d’abolir les commissions scolaires, une proposition qui déplaît fortement au président de celle des Hauts-Cantons, Yves Gilbert. «On perdra des gens dédiés à l’éducation», prévient-il.

M. Gilbert dit avoir un certain inconfort face à la situation. «C’est certain qu’une fois la décision prise et le processus enclenché, les autobus vont continuer de circuler et il y aura toujours des professeurs dans les classes. Toutefois, veut-on vraiment d’un système comme celui en santé où pratiquement toutes les décisions se prennent à Québec?», se questionne le président.

Ce dernier rappelle que les commissaires ne coûtent que 156 000 $ à la Commission scolaire des Hauts-Cantons, le tout sur un budget de 95 millions de dollars. «À ce prix-là, tu ne pourras qu’engager deux agents et tu ne couvriras pas tout le territoire. Qui va représenter l’école lors des événements les fins de semaine?»

Le milieu rural souffrira également de cette coupe, croit Yves Gilbert. «On élimine un palier de gouvernance de proximité. J’en jasais avec des représentants de l’UPA [Union des producteurs agricoles] et ils sont d’accord avec nous. Les nouveaux conseils seront en forte concentration urbaine, au détriment des régions. Auront-ils les mêmes préoccupations de garder des écoles ouvertes en plus petits milieux?»

Aux dires du représentant de la commission scolaire, le conseil des commissaires pourrait faire place à un conseil d’administration. Au sein de cette dernière option, le pouvoir décisionnel est moins grand, laisse-t-il sous-entendre. «On va avoir moins de marge de manœuvre pour débloquer des budgets supplémentaires pour des élèves en difficulté ou si on veut doter une école d’installations sportives.»