Endeuillée, une mère souhaite un durcissement des lois entourant la conduite de VTT

CROISADE. Depuis la mort de son fils causée par un accident de VTT [véhicule tout terrain], Ngaire DeNora milite afin qu’une formation obligatoire soit offerte à tous les conducteurs de ce type de véhicule.

L’Action de grâces 2017 a été un moment difficile à accepter pour cette femme de Stanstead. Les autorités l’ont informée que son fils avait eu terrible accident de VTT, en Saskatchewan. Myles succombera à ses blessures, principalement subies à la tête, quelques semaines plus tard, à l’âge de 25 ans.

«C’était un bête accident, soutient sa mère, encore un peu secouée par les événements. Je suis certaine que sa mort aurait pu être évitée s’il avait eu des cours pour apprendre la conduite de ce genre de véhicule.»

Il y a quelque temps, Mme DeNora s’est rendue sur les lieux de l’accident. «Il a malheureusement perdu le contrôle à cause d’un très petit fossé. Il a foncé dans une clôture, puis un poteau. La seule raison qui explique sa chute, c’est probablement son manque d’expérience sur son nouveau quad qu’il venait tout juste de s’acheter. Il portait son casque, ne buvait pas et ne faisait pas de vitesse.»

Ce sont ces conclusions qui ont poussé la mère endeuillée à partir en croisade. En juillet dernier, elle commence ses recherches sur ce mode de transport. Des statistiques provenant de l’Université John Hokins aux États-Unis la choquent. «Ils ont démontré qu’une personne a 50 % plus de chance à bord d’un VTT d’avoir une blessure à la tête ou même d’en mourir, que sur une moto, avance-t-elle, preuves à l’appui. Pourtant, il y a des cours obligatoires sur la sécurité à moto au Québec. Alors, pourquoi n’y en aurait-il pas pour les VTT, des véhicules qui sont encore plus dangereux.»

Autre point à souligner: les sports motorisés avec les quads et les véhicules tout terrain sont de plus en plus populaires. En fait, il s’agit du loisir le plus en hausse partout au pays. «Il faut agir rapidement avant qu’il n’y ait encore plus d’accidents.»

Dans sa cavale, Mme DeNora a également fondé la page Facebook «People for Mandatory Safety Training for Quads». À ce jour, quelque 85 personnes ont joint leur voix à la sienne.

Elle offre également des conférences dans les écoles afin de sensibiliser les plus jeunes à cette situation. Mme DeNora a récemment été l’invitée de l’école primaire SunnySide, à Stanstead. Puisqu’elle ne parle qu’anglais, elle souhaite obtenir de l’aide dans ses démarches pour atteindre un public francophone.

La principale intéressée a rejoint les différents politiciens de sa région. Au fédéral, on l’a redirigée vers l’élu provincial, puisqu’il est question de sécurité et de transports. Le député d’Orford, Gilles Bélanger, a été interpellé, mais, depuis un premier courriel, aucun échange n’a été enregistré, aux dires de la citoyenne de Stanstead.

«Ce que j’aimerais, c’est que notre groupe devienne aussi important que MADD [Mothers Against Drunk Driving – un organisme qui milite contre l’alcool au volant], image-t-elle. Je ne veux pas que la mort de Myles soit arrivée pour rien.»